Dans un communiqué publié ce dimanche 14 avril, le Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG), a salué les efforts de la Cellule de Recherche en Santé de la Reproduction en Guinée (CERREGUI) en collaboration avec I’OMS/HRP et le Ministère de la Santé et de I’Hygiène Publique (MSHP), engagés dans la lutte contre les pratiques de mutilations génitales féminines (MGF). Les résultats de leur recherche sur la prévention des MGF, dévoilés lors de I’atelier du 04 avril 2024, interpellent le CNOSCG devant la gravité des données.
“Face aux données existantes, le CNOSCG est profondément préoccupé par le taux de prévalence élevé des MGF en Guinée, classant notre pays au deuxième rang mondial avec 95 %, après la Somalie. Les MGF demeurent un grave problème de santé publique et une violation flagrante des droits humains, touchant plus de 200 millions de femmes et de filles âgée de 15 à 49 ans dans le monde. Cette pratique barbare entraîne des conséquences dévastatrices sur la santé physique, mentale et émotionnelle des victimes, et perpétue des inégalités de genre profondes. Sa prévention est une priorité mondiale énoncée dans l’objectif de développement durable (ODD) 5.3″, souligne le CNOSCG.
Selon le communiqué, “le constat révèle de nos jours, une augmentation de la fréquentation des structures de santé pour les pratiques des MGF, passant de la méthode traditionnelle à la médicalisation, ce qui contribue à l’accroissement du taux de prévalence dans notre pays. En raison de ce constat, le CNOSCG interpelle solennellement les sages-femmes et les infirmiers de Guinée à faire preuve de responsabilité et de professionnalisme dans leur métier, en refusant de participer à la médicalisation des MGF. C’est une pratique condamnée par les dispositions de la Convention sur Iélimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) et la Convention relative aux droits de l’enfant, qui appellent à l’éradication des MGF”.
Le CNOSCG lance également un appel pressant à l’Ordre National des sages-femmes, l’Association des sages-femmes de Guinée et I’Ordre National des infirmiers de Guinée à soutenir cette cause vitale, en vue d’influencer positivement ce taux de prévalence élevé et mettre fin à cette pratique odieuse.
“Le CNOSCG alerte les autorités à tous les niveaux et l’ensemble de la population guinéenne que les MGF restent une préoccupation au sein de notre société, dont la pratique n’a aucun avantage sauf des conséquences. En fin, le CNOSCG encourage les efforts du Gouvernement Guinéen, des partenaires techniques et financiers dont I’OMs/HRP, UNFPA et I’UNICEF.. ainsi que l’ensemble des acteurs de terrain, et réitère son engagement à soutenir toutes les initiatives et à ouvrer dans le cadre de la lutte contre les MGF”, conclu le conseil national des organisations de la société civile guinéenne.