Les relations diplomatiques se dégradent davantage entre le Tchad et le Soudan. Pour cause, une accusation de tentative de déstabilisation polluent les rapports entre les deux pays. Le Tchad accuse en effet le Soudan de financer et d’armer des groupes rebelles dans le but de “déstabiliser” le pays.
Ces informations sont contenues dans un communiqué officiel publié ce vendredi 8 novembre à N’Djamena. “A l’heure actuelle, le Soudan finance et arme des groupes terroristes opérant dans la sous-région dans le but de déstabiliser le Tchad”, déclare ce communiqué du ministre des Affaires étrangères et porte-parole du gouvernement, Abdraman Koulamallah, en dénonçant une “activité subversive qui perdure”.
La présence à El Facher (sud-ouest du Soudan) d’une rébellion zaghawa dirigée par Ousman Dillo, le frère cadet de l’opposant tchadien Yaya Dillo Djérou tué par l’armée tchadienne au printemps, est le principal sujet d’inquiétude de N’Djamena.
En février 2008, une rébellion de l’ethnie tchadienne zaghawa basée au Soudan avait lancé une offensive éclaire au Tchad avec d’autres groupes, contraignant l’ancien président Idriss Déby Itno (1990-2021) à se réfugier dans son palais présidentiel avant de réussir à repousser les rebelles avec le soutien décisif de Paris.
“La dernière rébellion en date, le FACT, est à l’origine de l’incursion qui a coûté la vie” à l’ex-président, rappelle le communiqué publié vendredi.
A sa mort, son fils Mahamat Idriss Déby avait été proclamé par l’armée président de transition à la tête d’une junte de 15 généraux en 2021. Il a été élu chef de l’État cette année.
Un de ces officiers, le général Mahamat Nour Abdelkerim, a changé de camp et a été reçu avec d’autres chefs rebelles ces derniers mois par les autorités soudanaises, selon Ahmat Yacoub, le président du Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme.