Les États-Unis soutiennent l’attribution de deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU pour l’Afrique

Les États-Unis ont exprimé leur soutien à une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) pour accorder deux sièges permanents aux pays africains. L’annonce a été faite ce jeudi 12 septembre par l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, dans un effort visant à apaiser les relations avec les nations africaines et à contrer l’influence grandissante de la Chine dans le Pacifique.

Une volonté de réforme du Conseil de sécurité de l’ONU

Le Conseil de sécurité de l’ONU, l’organe le plus puissant des Nations unies, est composé de 15 membres, dont cinq sont permanents et disposent d’un droit de veto : la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et les États-Unis. Cette configuration date de l’après-Seconde Guerre mondiale, ce qui, selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pose aujourd’hui des problèmes de légitimité et d’efficacité. M. Guterres a récemment souligné la nécessité d’une réforme qui refléterait mieux les réalités contemporaines du monde.

Selon Linda Thomas-Greenfield, l’administration Biden soutient également l’inclusion de l’Inde, du Japon et de l’Allemagne en tant que membres permanents du Conseil de sécurité. Cependant, elle a précisé que Washington n’envisage pas d’accorder un droit de veto à ces nouveaux membres, préférant maintenir cette prérogative exclusive aux cinq membres actuels.

Un contexte de tensions diplomatiques et de rivalités géopolitiques

Le soutien des États-Unis à une réforme du Conseil de sécurité intervient dans un contexte où les relations entre Washington et de nombreux pays africains sont tendues. Ces derniers se montrent de plus en plus critiques envers le soutien américain à l’offensive d’Israël dans la bande de Gaza. En proposant deux sièges permanents pour l’Afrique, les États-Unis cherchent à rétablir des relations plus favorables avec les nations africaines tout en consolidant leurs alliances avec les nations du Pacifique, notamment pour contrer l’influence de la Chine dans cette région stratégique.

En outre, les petits États insulaires en développement pourraient bénéficier d’un siège tournant, une proposition qui s’inscrit dans une vision plus inclusive et représentative du Conseil de sécurité. Cependant, toute modification de la structure du Conseil doit être approuvée par les deux tiers de l’Assemblée générale des Nations unies, incluant l’accord des cinq membres dotés d’un droit de veto, rendant la réforme complexe et incertaine.

Des efforts pour une réforme restés vains jusqu’à présent

Malgré le soutien américain et l’intérêt croissant pour une réforme de la gouvernance mondiale, il est encore incertain si cette initiative aboutira. Les discussions autour d’une réforme du Conseil de sécurité ont été longues et infructueuses depuis des années, en raison des divergences d’intérêts entre les membres actuels et les candidats potentiels. Pour l’instant, l’annonce des États-Unis pourrait être perçue comme une tentative de redorer leur image auprès des pays en développement tout en influençant la configuration géopolitique mondiale.

Selon Le Monde, cette volonté de réforme du Conseil de sécurité marque un pas vers une réorganisation du système international qui refléterait mieux les réalités et les dynamiques du XXIe siècle. Toutefois, la route vers un tel changement reste semée d’embûches, nécessitant des compromis politiques significatifs entre les grandes puissances mondiales.

Author: La Rédaction

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