La présence d’une mission des Nations Unies en Guinée, pour dit on, évaluer les besoins électoraux en vue d’un retour diligent à l’ordre constitutionnel, est vraiment salutaire bien que sollicitée par le gouvernement guinéen.
Dans les conditions normales, cette fonction est dévolue à la CEDEAO, puisque, c’est avec elle les autorités de la Transition ont signé l’accord dynamique de 2 ans dont l’échéance arrive le 31 Décembre 2024. Malheureusement cette institution sous-régionale a perdu toute crédibilité dans la gestion de la Transition en Guinée.
Pendant cette transition dirigée par le CNRD, le peuple de Guinée se sent complètement abandonné par la communauté internationale contrairement à la transition du CNDD où les institutions onusiennes étaient mobilisées pour le retour à l’ordre constitutionnel.
Pour la réussite parfaite de cette mission du système des nations Unies, j’invite les membres de cette mission, à inscrire dans les priorités:
1- La situation de FONIKE MENGUE, de Billo Bah et de tous les disparus ;
2- La situation des prisonniers et des exilés politiques.
3- L’abandon des méthodes de répression sanglante contre les opposants au glissement du chronogramme de la transition et l’éventuelle candidature du Général Doumbouya, c’est une méthode rétrograde qui n’a jamais été la solution;
4- La libération des médias et la garantie de l’exercice des libertés fondamentales,
5- La reconduction de l’article 47 de la charte de la transition dans les dispositions transitoires de la nouvelle constitution interdisant au Président et les membres du CNRD de faire acte de candidature ni aux élections nationales ni aux élections locales qui seront organisées pour marquer la fin de la Transition.
La prise en compte de ces propositions serait un début pour le dénouement de la crise.
C’est bien d’évaluer les besoins électoraux en vue d’un soutien technique et financier de l’ONU mais ça serait encore meilleur d’exiger la libération de FONIKE, de Billo Bah et tous les disparus. C’est une priorité absolue.
La Mission souhaite rencontrer tous les acteurs de la vie socio politique du pays y compris la société civile, c’est serait une occasion pour évoquer la situation de nos amis arbitrairement et injustement arrêtés, dont les familles et proches que nous sommes, traversons les moments les plus difficiles et périlleux. La souffrance de leur absence devient de plus en plus insupportable, il faut impérativement leur libération, gage de paix et de stabilité.
Alpha BAYO, acteur de la Société Civile, défenseur des droits de l’homme.