Massacre du 28 septembre 2009 : Dre Fatou Sikhé Camara témoigne avoir reçu 815 blessés à l’hôpital Donka

Il était 10 h 30 quand Fatou Sikhé Camara a été invitée à déposer à la barre en qualité de témoin. Elle est née le 10 mars 1962 à Conakry. L’ex Directrice générale de l’hôpital national Donka a juré de dire la vérité rien que la vérité sans crainte ni haine. Le tribunal lui avait déjà informé que le faux témoignage est prévu et puni par la loi.

Pour parler des faits, Hadja Fatou Sikhé Camara a expliqué qu’elle était chez elle à la maison dans la journée du 28 septembre en 2009. Celle-ci était déclarée fériée, chômée et payée par les autorités d’alors. Elle a rappelé que la toute première victime du stade est venue de Landreah, son quartier de résidence. Mohamed Lamine Diakité, âgé de 11 ans, fils de l’imam du quartier, a révélé la témoin.

Elle a ajouté que quelques temps après, des mouvements se sont accrus. Interpellée par ses voisins du quartier, elle dit avoir appelé un ambulancier pour la transporter à l’hôpital Donka. L’ex DG de cette structure sanitaire a trouvé les équipes médicales déjà mobilisés. “Les 32 services et unités étaient mobilisés. On a été soutenus par des partenaires du secteur de la santé“, a-t-elle dit.

Selon la témoin, sa structure a reçu dans la journée du 28 septembre 2009 et les jours qui ont suivi, 815 blessés au total. 738 cas d’ambulatoires, 77 hospitalisés parmi lesquels il y a eu 6 décès. 32 cas de violences sexuelles ont été répertoriés et le nombre de corps déposés à la morgue de l’hôpital Donka étaient 34.

Après avoir fourni ces statistiques dressées par elle et ses équipes spécialisées, Fatou Sikhé a martelé que toutes les victimes sans exception avaient bénéficié de soins, avant d’ajouter que la prise en charge était gratuite à l’hôpital Donka. Ce, sur l’instruction du ministère de la santé et de l’hygiène publique, a-t-elle insisté.

À l’entame de la phase des questions et réponses, l’ex DG de l’hôpital Donka a parlé de la présence des militaires dans les installations de l’hôpital. Même si elle met cela au compte de la sécurisation de la structure, elle a reconnu avoir vu des agents des forces de défense et de sécurité aux alentours de ce complexe hospitalier.

Si d’autres sont entrés pour tenter d’empêcher les professionnels de la santé de soigner les blessés, Fatou Sikhé dit l’ignorer. Cependant, a-t-elle poursuivi, elle en a entendu parler à travers les rumeurs et les commentaires.

Elle a été également interrogée sur la descente des militaires à la pharmacie de l’hôpital après le massacre au stade. L’administratrice a informé que la pharmacie n’a jamais été saccagée, comme l’avaient affirmé certaines victimes. Ses agents lui ont quand même indiqué que des militaires s’y étaient introduits pour tenter de stopper les activités, mais en vain. Ces agents ont exercé de la violence, parce qu’ils ont laissé une fissure sur le bâtiment, a-t-elle avoué.

Des victimes avaient accusé le ministre de la santé d’alors de s’être invité à l’hôpital Donka avec des bérets rouges et d’avoir traité les blessés avec mépris. Interrogé à propos par un des substituts du procureur, Dr Fatou Sikhé a répondu n’en avoir pas été témoin.

Author: La Rédaction

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