L’ensemble des conseils communaux ont été dissous le 27 mars 2024. Ils sont en train d’être remplacés par des délégations spéciales à l’initiative des autorités de la transition.
Abdoulaye Bah dit avoir d’abord des problèmes avec le décret de dissolution des conseils communaux pris par le président du CNRD. Selon lui, ledit décret est illégal au regard de l’article 80 du Code des collectivités locales révisé qui stipule que la dissolution peut être prononcée lorsque le Conseil communal a fait l’objet de trois suspensions, pour fautes graves ou si au moins le tiers de ses membres est reconnu coupable de crimes ou délits.
Ce responsable de l’UFDG estime qu’aucun des cas de figure n’est concerné par ce décret. “C’est une décision fourre-tout : on se lève un beau matin, on balaie du revers de la main des conseillers élus par le peuple de Guinée. Certes, leur mandat est fini, mais les autorités actuelles, connaissant sa durée de cinq ans et que la transition court depuis deux ans et demi, auraient pu anticiper cette situation en organisant tout simplement les élections communales“, a-t-il opposé.
C’est une situation inquiétante, s’alarme l’ancien président de la délégation spéciale de Kindia. Il dit suspecter une manœuvre tendant à confier les mairies à des personnes qui promeuvent l’esprit du CNRD.
L’homme politique a ensuite réagi à la mise en place des délégations spéciales en cours dans le pays. Il a affime que les autorités de la transition sont en train de reproduire les mêmes erreurs du passé, en mettant en exergue, selon lui, des humeurs à la place des prévisions légales.
“C’est ce qui crée l’anarchie. Les situations vont se compliquer davantage, après la violation des lois censées préserver l’ordre public. Remplacer les conseils élus par des délégués nommés, c’est créer le désordre”, a conclu ce cadre de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, installé à Kindia.
