Après les avocats du défunt officier supérieur de l’armée guinéenne, c’est le barreau de Guinée qui monte au créneau pour tenter de voir clair dans les circonstances de la mort de Sadiba Coulibaly. Alors que le parquet militaire avance une cause naturelle, les avocats ne semblent pas l’entendre de cette oreille.
Dans une déclaration publiée ce jeudi 27 juin 2024, le barreau de Guinée a d’abord rappelé les nombreuses violations des lois concernant non seulement la procédure de l’ex chef d’état major des armées, mais aussi concernant ses coaccusés.
A titre d’exemple, le barreau rappelle que Sadiba Koulibaly a été rétrogradé, passant de Général à Colonel, avant d’être radié de l’armée, pendant que la procédure d’appel n’était même pas encore lancée. Il souligne aussi sa détention dans un lieu non conventionnel après sa condamnation.
Plutôt que d’être conduit à la maison centrale, l’officier de l’armée a été maintenu en detention dans un lieu inconnu jusqu’à sa mort, empêchant ainsi ses avocats de le rencontrer.
Le barreau de Guinée dit aussi ne pas comprendre que le décès de Sadiba Koulibaly ne soit annoncé que le 25 juin alors qu’il est mort depuis le 22 juin, trois jours avant.
Enfin, les hommes en robes noires souligent le fait que des co-accusés de l’ex chef d’état major soient toujours privés de liberté alors que le juge a prononcé leur libération pour délit non constitué.
C’est pourquoi ils exigent la mise en place d’une enquête indépendante et demandent à être associés à cette enquête en vue de déterminer les causes et les circonstances de la mort de Sadiba Coulibaly. Le barreau dénonce aussi l’inaction du parquet militaire et du parquet général et exige d’eux des explications sur le lieu où était détenu Sadiba Koulibaly ainsi que ses autres coaccusés.