Mouvements à la maison centrale de Coronthie : l’ONG MDT crie à la violation des droits des détenus

by La Rédaction

À la maison centrale de Conakry, les prisonniers n’ont plus droit à un bain de soleil. Les avocats n’ont plus accès à leurs clients. Et difficilement, les prévenus sont extraits pour être jugés alors que les mandats de dépôt sont quotidiens. C’est une alerte lancée ce mardi par le directeur exécutif de l’ONG Même Droit pour Tous.

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Selon Me Frédéric Foromo Loua, cette situation perdure depuis le 4 novembre 2023, date à laquelle un commando s’est invité dans les locaux de ce lieu de détention pour exfiltrer le capitaine Moussa Dadis Camara et trois de ses co-accusés.

Depuis les événements du 4 novembre dernier, la situation sécuritaire se durcie sans répit à la maison centrale de Conakry, confirme le directeur exécutif de l’ONG Même Droit pour Tous. Ce qui porte atteinte aux droits des détenus.  « Il y a que les avocats n’ont plus accès à leurs clients. Il y a que les détenus qui doivent aller en jugement ne le sont pas. Il y a que ceux qui ont fini de purger leurs peines restent encore de façon illégale en prison. Les détenus sont enfermés 24h/24 sans avoir la possibilité de sortir ne serait-ce que pour s’offrir un bain de soleil, ce qui est bon pour le maintien de leur santé », dénonce Me Frédéric Foromo Loua.

L’activiste accuse les autorités du ministère de la justice d’être à la base de cette violation des droits des détenus. « Ça peut aller du ministre de la justice au directeur national de l’administration pénitentiaire. Je pense que c’est un ordre qui est venu de façon hiérarchique. Mais ce n’est pas normal. Il faudrait que les autorités comprennent qu’effectivement la sécurité des prisons doit aller de pair avec le respect des droits des détenus. Un détenu, ses droits les plus élémentaires, c’est d’être jugé dans un délai raisonnable, c’est d’être traité dignement », a-t-il rappelé.

L’autre problème à la maison centrale depuis le 4 novembre, c’est qu’en lieu et place des gardes pénitentiaires, ce sont des gendarmes et les militaires qui ont pris position. « Les gardes pénitentiaires n’ont même plus accès à la maison centrale. Ce sont les gendarmes et des militaires qui règnent en maître. Ce qui est anormal. La sécurité des prisons relève des gardes pénitentiaires. Peut-être la sécurité externe, on peut la renforcer par la présence des gendarmes et des militaires », pense Me Frédéric.

« Ce à quoi nous risquons d’assister à la maison centrale sera encore plus grave que ce que nous avons connu, d’où la nécessité pour les autorités de revoir la politique sécuritaire pour le bon fonctionnement de la justice », recommande l’activiste des droits de l’homme.

Author: La Rédaction

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