Musèlement de la presse guinéenne : un ancien ministre répond à Bah Oury

Cher Monsieur le Premier Ministre

C’est avec un profond respect que je prends la plume pour réagir à vos récentes déclarations, qui, bien qu’éloquentes, méritent, à mon sens, une analyse plus nuancée quant à leurs implications sur le changement et ses multiples facettes. Vous affirmez que certaines transformations, même si elles paraissent contraires à l’évidence ou tolèrent l’inacceptable, peuvent être justifiées.

Or, une telle position semble en contradiction avec les principes fondamentaux qui devraient gouverner nos sociétés, notamment en Guinée, où le besoin de justice, d’équité et de vérité est plus pressant que jamais. La presse, pilier central de toute démocratie, ne peut jouer son rôle que dans un environnement où les lois sont justes, la justice indépendante et où les dirigeants, en tant que gardiens de l’intérêt collectif, assument pleinement leurs responsabilités.

L’histoire retiendra vos actions et celles de votre gouvernement, car si les mandats sont éphémères, les décisions prises en leur sein laissent des traces profondes dans la mémoire collective.

La force d’un leader réside dans sa capacité à conjuguer vision et intégrité, à écouter les voix de ses concitoyens tout en restant fidèle aux idéaux d’une gouvernance juste. Puisse ce mois béni de Ramadan inspirer en chacun de nous la sagesse, la bienveillance et l’humilité nécessaires pour bâtir un avenir où les comptes, plus que les mécomptes, dominent nos discussions.

Mamadou Ismaila Konaté 

Ancien Garde des Sceaux, ministre de la Justice 

Author: La Rédaction

Related posts

Conakry : les citoyens de Daresalam, Hamdallaye et Koloma manifestent contre la présence prolongée du grand dépotoir 

Création d’une Direction générale des élections : Me Mohamed Traoré note un véritable problème de sincérité et de crédibilité

Décret : la loi fixant les modalités d’organisation du référendum constitutionnel promulguée