Niger : la CEDEAO agacée par “l’option diplomatique” ?

L’un des messages qui ressort en filigrane de la fin de la réunion des chefs d’état-major des armées de la CEDEAO est l’agacement qu’affiche désormais l’organisation sous-régionale face à la situation au Niger.  Alors que l’essentiel des missions envoyées par elle auprès des putschistes nigériens rentré sans résultat,  la CEDEAO semble désormais faire le constat du refus de dialoguer des militaires qui ont renversé Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier. 

L’option militaire est de plus en plus en vue pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger, même si la voie diplomatique est toujours privilégiée. La communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest entend d’ailleurs,  selon le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité, Abdel-Fatau Musah, envoyer une “possible” mission diplomatique le 19 août au Niger.

Nous somme prêts à intervenir dès que l’ordre sera donné, déclare le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’organisation régionale, Abdel-Fatau Musah. Le jour de l’intervention a aussi été fixé. Nous sommes prêts à résoudre le problème pacifiquement, mais il faut être deux pour danser le tantango”, a décéclaré ce vendredi 18 aout à Accra Abdel-Fatau Musah, ajoutant par ailleur : “nous n’allons pas être ceux qui frappent à la porte alors qu’ils nous claquent”.

A travers les déclarations du commissaire paix et sécurité de la CEDEAO,  on peut comprendre que l’intervention militaire devient une piste qui se précise désormais. Si les militaires au Niger “veulent emprunter la voie pacifique pour rétablir très rapidement l’ordre constitutionnel, nous sommes prêts à renoncer à l’option militaire, car ce n’est pas notre option préférée, mais nous sommes obligés de le faire en raison de l’intransigeance du régime”, a-t-il exhorté.

Abdel-Fatau Musah a aussi levé un coin de voile sur la contribution de chaque Etat membre de l’organisation à l’effort de guerre. “Tous les États membres de la Cedeao présents ici aujourd’hui se sont engagés à fournir les éléments, les équipements et les ressources nécessaires pour mener à bien cette mission. Nous avons convenu et mis au point ce qui sera nécessaire pour l’intervention. Quels sont les objectifs stratégiques, l’équipement nécessaire et l’engagement des États membres“, précise-t-il.

Sur les quinze pays que compte la CEDEAO,  le Cap-Vert, la Guinée, le Mali et le Burkina Faso sont opposés à cette intervention militaire.

Author: La Rédaction

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