Après s’être offert un quinquennat en dehors de tout scrutin, le général Abdourahamane Tiani, tombeur de Mohamed Bazoum, vient de prendre une autre tout aussi radicale que curieuse. Le chef de la junte nigérienne a en effet dissout les partis politiques dans son pays.
Il a aussi procédé à la libération de certains détenus et la promulgation de la Charte de la Refondation. C’était à l’occasion de la cérémonie de lancement des résolutions et recommandations des Assises nationales de février dernier.
En parallèle, le président a ordonné la libération de certains détenus ou condamnés, geste s’inscrivant dans sa perspective de réconciliation nationale, conformément aux recommandations des Assises de la Refondation. « Le pardon et la réconciliation auxquels nous appelons ne peuvent s’opposer aux aspirations légitimes des Nigériens à la justice », a-t-il déclaré, soulignant la complexité de cette démarche.
La nouvelle Charte introduit plusieurs mécanismes novateurs qui transforment la gouvernance du pays. Elle prévoit notamment un référendum obligatoire avant toute implantation de bases militaires étrangères et établit de nouvelles règles d’exploitation des ressources naturelles, garantissant que ces dernières bénéficient prioritairement au peuple nigérien.
S’exprimant devant les officiels et représentants des forces vives de la nation, Tiani a exhorté ses compatriotes à l’unité. « Plutôt que de nous perdre dans des divisions inutiles, nous devons mobiliser nos forces et faire front commun », a-t-il affirmé, martelant la nécessité d’une cohésion nationale face aux défis multiples.
Le président a également réaffirmé la détermination du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) à lutter contre la corruption. Il a promis qu’il n’y aurait « ni chasse aux sorcières, ni impunité, ni protection politique », marquant sa volonté de refondation profonde des institutions.