Nouveau gouvernement : réactions croisées dans le Nabaya

Vingt -deux jours après la dissolution du gouvernement Bernard Goumou, on connaît désormais la composition de celui dirigé par l’homme politique Amadou Oury Bah. Quinze des anciens ministres restent et quatorze autres font leur entrée. Dans le nabaya, les réactions d’acteurs politiques et sociaux ne se sont pas faites attendre.

Pour beaucoup, seule une liberté des ministres dans l’exercice de leurs fonctions fera tâche d’huile. Sans surprise, l’homme du 5 septembre a, à 50%, préféré garder son ancienne équipe.

Au RPG AEC, on salut la mise en place de ce gouvernement mais , une autre préoccupation subsiste selon Elhadj Sory Sanoh. “C’est une bonne chose, mais notre regard là-dessus est qu’il ne s’agit pas de composer une équipe mais de laisser cette équipe travailler dans les normes. Je veux dire que le président de la transition ne doit pas accepter d’accorder des visites aux ministres sans passer par le Premier ministre. Le Premier ministre est le lien entre le gouvernement et le président de la transition. Mais si le président reçoit les ministres individuellement, cela peut semer des soupçons au sein du gouvernement. Un deuxième aspect, parmi ceux qui sont nommés, il y a des anciens comme des nouveaux. Le président de la République a le pouvoir de nommer et de démettre qui il veut. Ce que nous devons dire, c’est qu’il faut des ententes dans le gouvernement. Sinon, ce que nous avons vécu entre Charles Wright et le Premier ministre Bernard Goumou ne doit plus être répété dans l’histoire de la Guinée. Cela doit être un mauvais souvenir lointain”, conseille le militant du navire jaune.

A la maison des jeunes de Kankan, nous échangeons avec Bangaly Sylla, un acteur de la société civile. A l’en croire, la reconduction de plusieurs ministres du gouvernement de Bernard Goumou n’est guère une surprise. Pour lui, seuls ceux qui peuvent servir le président sont nommés et reconduits.

Il va jusqu’à dire que ce gouvernement n’a pas été composé sur proposition du Premier ministre. “Recyclage ou pas, telle n’est pas la question. La question aujourd’hui est qui peut servir Mamady et ses intérêts. Sinon, quand vous prenez le ministre de la sécurité qui a été reconduit, qu’a-t-il pu accomplir en deux ans ? Quand vous regardez la composition du nouveau gouvernement, vous vous rendez compte que le Premier ministre n’a pas eu le choix dans la composition de son équipe. Si Bah Oury a fait des propositions, cela ne dépassera pas trois ministres à mon avis. L’essentiel, j’appelle les Guinéens à être vigilants car l’objectif de cette transition est le retour à un État de droit et de démocratie. Cela n’est possible que par des élections, c’est pourquoi peu importe qui sont les ministres, cela m’importe peu”, fustige le patron de Giving Way.

Amadou Secteur Barry, président de l’union des patriotes pour le développement de la Guinée est plutôt inquiet pour le premier ministre. Il promet que les acteurs politiques observeront à la loupe tous ceux- là qui ne feront le travail comme voulu par le peuple. “Je suis personnellement très surpris de voir certains ministres revenir dans le gouvernement. Pour moi, ces gens devraient être remerciés mais je respecte le pouvoir discrétionnaire du président. Nous entendons les cris de cœur et la déception des citoyens mais bon, nous acteurs politiques allons suivre à la loupe ces nouveaux ministres”, conclut t- il.

En deux ans et quelques mois, Mamadi Doumbouya s’est offert trois premiers ministres et deux gouvernements. Dans sa ville natale, les résultats des ministres précédents sont loins de convaincre les populations.

Author: La Rédaction

Related posts

Mali : le général Abdoulaye Maïga, nouveau Premier ministre

Elimination du sily : quand la Feguifoot en rajoute à l’humiliation

La Russie a tiré son premier missile intercontinental sur l’Ukraine