Dans le cadre de la promotion de l’avant-projet de la nouvelle constitution, Dr. Dansa Kourouma, président du Conseil national de la transition (CNT), a récemment affirmé sur TV5 Monde que tous les partis politiques avaient joué un rôle dans l’élaboration de ce document crucial pour l’avenir de la Guinée. Cette déclaration a suscité de nombreuses réactions, notamment celle de Cellou Dalein Diallo, leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG).
Interrogé sur l’implication de son parti dans ce processus, Cellou Dalein Diallo a confirmé sans ambages : « Oui, c’est le cas. Nous avons effectivement soumis une contribution à ce projet. » Cependant, son soutien s’accompagne de réserves. L’ancien Premier ministre, qui a occupé des fonctions sous le régime de Lansana Conté, n’a pas hésité à exprimer ses préoccupations concernant certaines dispositions du texte proposé.
« Nous avons fermement contesté la suppression des articles 46, 55 et 75 dans les dispositions transitoires de la nouvelle constitution. Ces articles sont essentiels car ils interdisent aux acteurs de la transition de participer aux élections. Nous estimons que leur inclusion est cruciale pour garantir une transition véritablement démocratique », a-t-il souligné.
Malgré la clarté de sa position, le président de l’UFDG a déploré que les propositions de son parti n’aient pas trouvé leur place dans le document final. Ce désaccord met en lumière les tensions persistantes au sein du paysage politique guinéen, alors que le pays se dirige vers une nouvelle ère constitutionnelle.
Lors d’une interview sur TV5 Monde le 8 octobre 2024, El Hadj Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), a aussi exprimé de vives préoccupations concernant la réadmission de la Guinée au sein de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Pour lui, le timing de cette décision est alarmant et témoigne d’une indifférence inquiétante face à la répression en cours dans le pays.
« C’est un moment inopportun », a-t-il déclaré, soulignant que cette réintégration survient alors que la Guinée est en proie à de graves violations des droits humains. Les disparitions forcées de Foniké Mengué et de Billo Bah, deux figures emblématiques de la société civile, ne peuvent être ignorées. « Ces activistes ont été arrêtés par les forces de l’ordre et sont désormais portés disparus, laissant leurs familles dans l’angoisse et l’incertitude. Les autorités affirment ne pas savoir qui les a interpellés ni où ils se trouvent », a-t-il déploré.
Mamadou Cellou Dalein Diallo a également évoqué la douleur des Guinéens face à la présentation du corps du colonel Célestin Bilivogui, officier militaire détenu depuis un an dans des circonstances troubles. Dans un climat de terreur où les voix dissidentes sont étouffées, les fermetures de radios et les exactions contre les manifestants sont devenues monnaie courante. « Plus de 58 jeunes ont été abattus simplement pour avoir osé revendiquer leurs droits face à la vie chère et aux coupures d’électricité », a-t-il ajouté avec indignation.
Le président de l’UFDG a ainsi dénoncé le choix de l’OIF d’accueillir la Guinée à un moment où le pays est en pleine crise des droits humains. La déclaration de Bamako, qui appelle à la défense de valeurs démocratiques et de respect des droits fondamentaux, semble avoir été mise de côté.
En conclusion, Cellou Dalein Diallo a averti que cette réadmission pourrait être interprétée comme une légitimation de la répression actuelle. « En acceptant la Guinée dans l’OIF sans conditions, on envoie un message dangereux : celui que les violations des droits humains peuvent passer inaperçues. Les Guinéens méritent mieux que cela », a-t-il conclu, appelant à une vigilance accrue de la communauté internationale face à la crise guinéenne.