La note d’information date du 30 décembre 2023. La Société Minière de Dinguiraye (SMD) a annoncé la suspension de ses opérations et la mise en congé technique de ses employés. Raison évoquée, l’épuisement total de son stock de HFO.
Le directeur exécutif de l’ONG Actions Mines Guinée a réagi à cette actualité ce mercredi 3 janvier 2024 chez nous. Amadou Bah trouve désastreuse cette annonce, mais dit ne pas être surpris. « Il faut déplorer ce qui est arrivé. Cet accident malheureux aujourd’hui qui met l’économie du pays presqu’en berne. Ça risque d’impacter sérieusement les secteurs économiques les plus rentables notamment le secteur minier qui est le pilier de l’économie de la Guinée. Avec cette note qui a circulé récemment, nous constatons que la SMD a déjà pris la décision de mettre son personnel en congé technique. Et ceci peut avoir des conséquences sur les revenus auxquels la Guinée aspirait en 2024. Parce que la loi des finances est élaborée sur la base des prévisions. Et ces prévisions comptent sur les prévisions des différentes entreprises en termes de production. Donc si la société met en congé technique, elle va réduire sa capacité de production, sa capacité opérationnelle et ceci va avoir des impacts sur la production du pays, mais aussi sur les revenus de l’Etat mais aussi des communautés locales qui comptent en quelque sorte sur ces revenus versés par les entreprises pour leur développement local », a-t-il réagit.
Le directeur exécutif de l’ONG Actions Mines Guinée prévient. Si des mesures ne sont pas prises de façon urgente pour juguler cette crise qui est aujourd’hui globale, l’impact risque d’être énorme.
L’activiste pense qu’il est impératif que le pays continue les discussions avec les pays voisins pour desservir en carburant les régions en fonction du positionnement de chacun d’eux.
Il ajoute qu’il y a des risques que d’autres sociétés prennent des décisions de cette nature. « Aujourd’hui si le dépôt central qui sert toute la République de Guinée est affecté et que l’Etat décide d’utiliser les stocks de certaines entreprises minières, ça risque d’avoir des impacts sur leur capacité opérationnelle. Et quand leur capacité opérationnelle est affectée, c’est leur production qui va prendre un coup et les revenus vont drastiquement baisser », a conclu Amadou Bah.