À quelques jours de la fête de l’Aïd _El Fitr ou encore la fête de Ramadan, contrairement à l’année précédente, les couturiers sont confrontés à d’énormes difficultés cette année. Il s’agit notamment du manque d’électricité, mais aussi la conjoncture économique qui frappe de plein fouet le pays. Conséquence, la clientèle se fait rare dans les ateliers de couture de la commune urbaine de Kindia.
La conjoncture économique, doublée de la crise énergétique qui secoue le pays, affecte considérablement les ateliers de couture de la commune urbaine de Kindia. Ici, les couturiers, contrairement à l’année dernière, ont du mal à se trouver des clients Rencontré dans son atelier au quartier manquepas, Moustapha Sylla explique les difficultés qu’il rencontre à l’approche de cette fête de Ramadan. ‘’Vraiment, c’est très difficile, car il n’y a pas de travail. L’année passée, au moment pareil, tu as déjà arrêté le travail et tu ne prends aucun travail, mais jusqu’à présent, on ne fait que recevoir des habits, parce qu’il n’y a pas de travail. Et aussi, les clients nous fatiguent avec le paiement. Le manque de courant nous fatigue également et c’est dans ces souffrances que je suis. Nous sommes obligés de faire avec les groupes électrogènes et le carburant nous coûte 15.000 GNF le litre. Aujourd’hui, nos intérêts sont petits’’, s’est-il lamenté.
Même constat chez Abdoulaye Bah, qui est obligé de travailler la nuit pour satisfaire le peu de clients qu’il reçoit. ‘’Nous travaillons difficilement à cause du manque de courant. Nous passons toute la journée dans nos ateliers sans électricité, et nous sommes obligés d’utiliser des groupes électrogènes pour pouvoir travailler correctement. Imaginez la quantité de carburant que nous utilisons pour faire fonctionner les générateurs toute la journée en attendant le retour du courant. Nous devons travailler principalement la nuit lorsque l’électricité est disponible, car c’est là que nous pouvons être plus productifs’’, a-t-il déclaré.
Selon Bangaly Camara, un autre maître d’atelier de couture, tous les revenus sont désormais consacrés à l’achat du carburant, pour faire fonctionner les générateurs. ‘’Tout l’argent que nous gagnons est investi dans l’achat de carburant pour les générateurs, afin de pouvoir travailler. En tant que père de famille, nous sommes grandement affectés par ces coupures de courant. Nous lançons un appel aux autorités pour qu’elles nous aident à obtenir un approvisionnement électrique stable. Nous ne pouvons rien faire avec ces coupures de courant. Nous avons des vêtements en cours de broderie et sans électricité, nous ne pouvons pas les terminer. Nous souffrons énormément dans nos ateliers’’, lance-t-il.
Pour sa part, Maître Ibrahima Sory Sylla, partage les mêmes préoccupations que ses prédécesseurs. ‘’Nous rencontrons de nombreuses difficultés à l’approche de cette fête de Ramadan. Alors qu’auparavant, nous avions beaucoup de travail et même parfois, nous devions refuser des commandes. Cette année, certains couturiers n’ont même pas de travail en raison du manque d’électricité. Nous souffrons énormément en raison de ces coupures de courant, et nous sommes à une semaine de la fête avec des commandes que nous ne pouvons même pas honorer, faute d’électricité. Nous demandons aux autorités de nous venir en aide pour résoudre ces coupures de courant, et nous sollicitons également le soutien des ONGs pour obtenir des contrats avec elles’’, a-t-il invité.
Mohamed Camara