Procès de Babila Kéita : la partie civile demande un franc symbolique et la suspension du journaliste et de son site, le parquet reclame 3 millions

C’est quand le tribunal a déclaré les débats clos que le juge a donné la parole aux avocats de la partie civile pour leurs plaidoiries. Me Saa Dissi Millimono qui a parlé en premier lieu a estimé que Babila s’est bel et bien rendu coupable des faits de diffamation par voie de presse au préjudice de l’ex ministre de la justice.

Selon lui, la preuve en est que notre confrère a présenté son client Alphonse Charles Wright dans son article comme étant un homme qui ne serait pas vertueux, a mis en doute l’indépendance de la justice en mettant cela au compte de Charles Wright. Il reproche également à l’administrateur de inquisiteur.net d’avoir accusé l’ex-garde des sceaux de corruption sans preuve en affirmant dans son article que l’ex garde des sceaux aurait signé 11 contrats en violation du code des marchés publics, et de n’avoir pas recoupé les faits.

Pensant que le juge a tout ce qu’il faut pour rendre une décision saine dans cette affaire, Me Saa Dissi Millimono a demandé au tribunal de déclarer Alphonse Charles Wright recevable dans sa constitution de partie civile, de condamner Mamoudou Babila Keita au paiement d’un franc symbolique à la partie civile, sur le fondement de l’article 142 de la loi sur la liberté de la presse, d’ordonner la suspension du site inquisiteur.net et de son administrateur pour un délai de trois mois à compter de l’expiration de la sanction de la HAC et d’ordonner la publication de la décision du tribunal dans trois journaux de la place et mettre les frais en charge du prévenu.

Pour sa part, son avocat a demandé au tribunal de constater que les faits allégués ne sont pas inventés et de relaxer son client purement et simplement pour délits non constitués à son égard sur le fondement des dispositions de l’article 544 du code de procédure pénal.

Me Sidiki Bérété estime qu’il n’y a plus de preuve matérielle à prouver mieux que l’article incriminé. Il retrace clairement la manière dont le marché de rénovation de la maison centrale de Conakry a été passé à des entreprises qu’il considère comme fictives en violation du code des marchés publics, a-t-il affirmé.

Le procureur n’entend pas de cette oreille. Pour Ibrahima Kanfory Camara, les faits de diffamation sont constants et se traduisent par l’arrêt disciplinaire pris contre le prévenu par la HAC.

Il a sollicité auprès du tribunal de retenir dans les liens de prévention de diffamation par voie de presse et de condamner Mamoudou Babila au paiement de 3 millions de francs guinéens sur le fondement des dispositions des articles 98 108, 141 et 142 de la loi sur la liberté de la presse. Il a aussi demandé au tribunal d’ordonner la destruction de l’article incriminé.

Le tribunal correctionnel de Mafanco devant lequel Mamoudou Babila Keita a été jugé a renvoyé l’affaire au 8 juillet prochain pour décision être rendue.

Cette affaire résulte de la publication le 20 mars 2024 d’une enquête sur le site inquisiteur.net intitulée : Ministère de la justice, parfum de la corruption autour de la rénovation de la maison centrale de Conakry, enquête exclusive. Charles Wright a estimé que Babila a porté atteinte à son honneur et à sa dignité, d’où sa plainte.

Author: La Rédaction

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