Procès de Dr Ibrahima Kourouma : les inspecteurs avouent que le principe du contradictoire n’a pas été respecté 

Plusieurs inspecteurs d’État ont comparu ce mercredi 5 mars 2025 devant la chambre de jugement à la CRIEF. Ils étaient venus satisfaire la curiosité de la Cour sur les contours de l’établissement du rapport d’investigations sur l’exécution des budgets du ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation de 2011 à 2021.

Celui qui a porté la voix de ces inspecteurs s’appelle Kaba Sanoh. Cet inspecteur général d’Etat a précisé que lui et ses collègues ont été commis à ce travail par la CRIEF à travers la chambre de l’instruction. Toutefois, a-t-il avoué, le rapport est provisoire dans la mesure où le principe du contradictoire n’a pas été respecté.

Kaba Sanoh a expliqué que le contrôle dont il s’agit a porté sur trois types de dépenses de 2011 à 2021. Les dépenses liées aux rentrées scolaires et celles liées aux examens nationaux et infrastructures et équipements scolaires.

Selon les inspecteurs, entre 2011 et 2014, ils ont constaté un montant total de 225 milliards 942 millions 780 milles 283 francs guinéens non justifiés. Il s’agit de la somme des dépenses relatives aux examens nationaux, aux rentrées scolaires et aux constructions et rénovations des infrastructures et équipements scolaires pendant cette période.

Kaba Sanoh a affirmé que les personnes qui doivent justifier ces premiers montants sont Ibrahima Kourouma, ministre de l’enseignement pré-universitaire d’alors, Amadou Diallo directeur du service des examens et contrôles scolaires, Ibrahima Cissé directeur national du service national des infrastructures et équipements scolaires et N’faly Mara, alors chef de la Division des affaires financières.

Entre 2015 et 2016, les inspecteurs ont constaté qu’un montant total de 61 milliards 914 millions 139 milles 650 francs guinéens n’est pas justifié. Dr Ibrahima Kourouma doit justifier ce montant avec Amadou Diallo, Ibrahima Cissé et Fatoumata Binta Diallo, qui était devenue DAF.

En 2017, les inspecteurs ont trouvé un montant total de 41 milliards 582 millions 434 milles 994 francs guinéens non justifiés. Ibrahima Kalil Konaté dit K² était devenu ministre de l’enseignement pré-universitaire. Ibrahima Cissé était toujours directeur national du service national des infrastructures et équipements scolaires et Fatoumata Binta Diallo, DAF

Entre 2018 à 2020, les inspecteurs ont trouvé qu’un montant de 75 milliards 404 millions 468 milles 594 francs guinéens non justifiés. Mory Sangaré alors ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation doit justifier ce montant avec Ibrahima Cissé directeur national du service national des infrastructures et équipements scolaires et Fatoumata Binta Diallo, DAF.

En 2021, les inspecteurs ont trouvé un montant de 53 milliards 210 millions 357 milles 211 francs guinéens non justifiés. Selon eux, Alpha Amadou Bano Barry, alors ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, doit justifier ce montant avec Ibrahima Cissé, directeur national du service national des infrastructures et équipements scolaires et Mohamed V Sankhon qui était devenu DAF.

Après avoir remercié les inspecteurs, la Cour a renvoyé l’affaire au 12 mars pour la suite des débats.

Author: La Rédaction

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