Le général Ansoumane Kaba est né à Conakry et est âgé de 58 ans. Avant de jurer de dire toute la vérité dans cette affaire en sa qualité de témoin, il a d’abord précisé qu’il n’y a aucun lien de subordination entre lui et qui que ce soit du côté des victimes ou du côté des parties civiles.
Dans une brève explication, l’officier militaire a indiqué qu’il n’est pas sorti de son bureau durant toute la journée du 28 septembre 2009. Ce, conformément aux instructions données la veille lors d’une réunion par le président d’alors, relativement au casernement de tous les militaires.
Cependant, c’est à partir de son bureau, qu’il dit avoir appris à travers des radios que des corps sont venus au camp Samory. Il n’a pas appris cette information d’un tiers, mais il affirme avoir déduit que ces corps ont transité à l’infirmerie du BQG.
Le témoin dit avoir également appris que ce sont les bérets rouges du régiment commando qui ont fait irruption au stade. Toutefois, a ajouté Ansoumane Kaba, il ne peut indexer personne, car ce régiment ne relevait pas de son autorité mais plutôt du président Dadis et de son ministre de la défense et il n’était pas sorti non plus de son bureau dans la journée du 28 septembre 2009.
L’ex-chef d’état-major de l’armée de terre a effleuré la question relative au recrutement de Kaléya. Le général Ansoumane Kaba dit l’avoir entendu. Mais il n’en n’a pas été associé, même s’il devait l’être en sa qualité de chef-d’état major de l’armée de terre. L’officier a aussi ajouté qu’il ne sait pas ceux qui ont procédé à ce recrutement qui a été fait selon lui, pour renforcer la garde présidentielle.
Puisqu’il affirme qu’il ne sait rien des événements du 28 septembre 2009, le juge a demandé au témoin comment l’armée fonctionnait? “L’armée fonctionnait normalement. Les unités qui relevaient de moi me rendaient compte de leurs activités et je rendais compte aussi à mon chef-d’état major général. S’il me donne des instructions, je les répercute. Mais le chef-d’état major de l’armée n’est pas chargé du recrutement. La décision provient du président de la République en général ou du ministre de la défense. Ce sont eux qui décident aussi à qui confier cette tâche”, a répondu le témoin.
Sa déposition intervient après celle du général Ibrahima Baldé. Après les membres du parquet et les avocats de la défense, ce dernier a été interrogé par les avocats des parties civiles. L’ex-chef d’Etat major de la gendarmerie nationale a finalement reconnu qu’il ne peut pas confirmer si le colonel Bienvenue Lamah, actuellement mis en cause dans les événements du 28 septembre, était le directeur du centre de formation de Kaléya d’autant plus que ce centre n’était plus dans le portefeuille de la gendarmerie.
Il a aussi rappelé que la consigne qui a été donnée à chacun des agents de la gendarmerie est de rejoindre sa position initiale à 5 heures au petit matin du 28 septembre, d’empêcher tout regroupement et le cas échéant, disperser les manifestants. Selon l’officier, ses hommes n’étaient pas armées. Il a eu le temps de contrôler ses hommes avant les opérations, a-t-il dit.
Si des informations font état des exactions commises par des gendarmes en marge du massacre du 28 septembre 2009, général Balde répond que rien de tout cela ne lui avait été rapporté. Il reconnaît qu’il y a eu quand-même des arrestations au niveau de certaines unités de la gendarmerie. Il aurait ordonné de libérer ces personnes interpellées dès qu’il en a été informé.
Beaucoup d’autres questions lui ont été posées. Certaines en lien avec les fosses communes. Le témoin a de nouveau martelé qu’il n’a aucune idée de l’existence de ces fosses communes. Il a juré sur son honneur et sur la tête de ses deux parents.
En répondant à d’autres, l’ex chef d’état major de la gendarmerie a affirmé que s’il y a eu le massacre le 28 septembre, c’est à cause du manque de moyens et chez la police et chez la gendarmerie. Tous les manifestants qui se sont invités dans l’enceinte du stade ne l’auraient pas réussi si lui et ses hommes avaient disposé de moyens nécessaires, a juré l’officier.