Procès des événements du 28 septembre 2009: le général Baffoé poursuit son témoignage

by La Rédaction

La déposition du général Ansoumane Camara a repris ce mardi 5 décembre devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. L’ex-commandant de la CMIS No 1 de Cameroun est toujours interrogé par les avocats des parties civiles.

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Après le massacre, il se souvient avoir invité le directeur général de la police au stade pour constater les bavures qui y ont été commises. L’officier de la police a reconnu avoir vu des morts et de nombreux blessés. Il n’aurait pas eu tous ces dégâts si les militaires ne s’étaient pas invités au stade, a-t-il affirmé.

Répondant à une autre question des avocats des parties civiles, Baffoé a dit ignorer si les recrues de Kaléah sont intervenues au stade ou pas dans la journée du 28 septembre. En sa qualité de commandant de compagnie à l’époque déployé pour le maintien d’ordre, a-t-il fait un rapport de constatation après le massacre ? Ansoumane Camara dit Baffoé a répondu par la négative.

Selon lui, il s’est contenté  d’appeler son directeur pour jouer ce rôle. Valentin Haba qu’il dit avoir accompagné à l’intérieur du stade, était alors dévasté et déçu par l’ampleur du massacre. Le témoin est aussi revenu sur ce qu’avait été le rôle des policiers en marge du massacre.

L’officier à la retraite ne confirme pas si certains agents se sont rendus coupables d’exactions. “Quand vous prenez la police en entièreté, moi je ne peux pas vous dire que des policiers ont commis des exactions ou pas au stade. Il y a des gens qui ont vu des policiers à l’intérieur du stade. Le commissariat spécial du stade avait une vingtaine d’agents en tenue. Ce qu’ils ont commis à l’intérieur du stade, je ne sais pas. Ils étaient en tenue comme nous. Ce sont des policiers. Donc formellement je ne peux pas vous dire qu’il n’y a pas des policiers qui ont commis des exactions ce jour-là. Mais s’ils ont commis des exactions et qu’ils sont connus, l’infraction est personnelle. Ils répondront”, a expliqué Ansoumane Camara.

Le général Ansoumane Camara  est aussi titillé sur l’incohérence entre ses propos à l’enquête préliminaire et ceux tenus à la barre autour du saccage du commissariat spécial du stade.  L’ex commandant de la Compagnie Mobile d’Intervention et de Sécurité No 1 de Cameroun, interrogé depuis la matinée par les avocats des parties civiles, a été particulièrement secoué de questions par Me Sâa Dissi Millimono.

La première question de cet avocat portait sur le commissariat spécial du stade. Baffoé avait révélé s’y être réfugié avec ses éléments quand les militaires ont débarqué à l’esplanade alors que le premier responsable de ce commissariat a dit dans son procès-verbal d’audition que son service avait été saccagé par des manifestants.

C’est une incohérence, a fait remarquer Me Sâa Dissi. “Je vous dit ma version des faits. J’étais là. Le commissaire spécial du stade dont vous parlez, c’est sa déclaration. Il va vous envoyer les images de saccage. Mais moi ce que je sais, c’est que ce commissariat n’a jamais été victime de violences de la part des manifestants”, a répliqué le témoin.

L’avocat ne voulant pas le lâcher, a rapporté ses déclarations relayées par la commission d’enquête nationale. “Avant même que Tiegboro tente de parlementer avec la foule, il a fallu disperser le petit groupe de manifestants qui s’étaient déjà constitués à proximité du stade. Pour ce faire, les manifestants ont été repoussés en direction du pont de Belle-vue par un barrage de policiers qui les chassaient au moyen de grenades lacrymogène. Au même moment, un deuxième groupe de manifestants attendaient vers l’université où se trouvait son adjoint. Il s’agissait des leaders politiques qui avaient quitté le domicile de Doré et étaient empêchés de passer par le barrage de la police. En ce moment là, il avait le sentiment que le commissariat du stade avait été déjà saccagé”.

Baffoé a répondu que ces propos ne sont pas de lui. Il a martelé qu’il n’y avait pas de problèmes à l’esplanade du stade au moment où les leaders venaient sur les lieux.

Author: La Rédaction

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