Le procès des événements du 28 septembre 2009 a repris ce lundi 15 janvier 2024 devant le tribunal ad hoc de Dixinn. Youssouf Touré dit Joli est toujours à la barre. Depuis Mardi dernier, il témoigne de ce qu’il sait des événements du 28 septembre. Après le juge, les membres du parquet, le témoin fait face aux questions des avocats de la défense.
Quand est venu le tour de Me Bomby Mara d’interroger Youssouf Touré, il a plutôt introduit une demande. “Sur le fondement des dispositions des articles 258, 259, 260 et suivant du code de procédure pénal il y a nécessité de connaître l’état de santé mentale de monsieur Youssouf Touré pour des raisons très simples. Depuis le début de ses déclarations, en passant par des questions réponses, il est en train de vous présenter des incohérences inédites. C’est une demande imparable. En attendant qu’elle ne soit examinée, je m’abstiendrai à poser des questions à Youssouf Toure que je qualifie d’incapable”, a-t-il fait savoir.
Cette demande est sans objet, a aussitôt répliqué le procureur. Algassimou Diallo a rappelé que ce sont les parties qui posent des questions, mais les réponses sont pour le tribunal. “Il aurait fallu à l’avocat concerné d’attendre lors de ses plaidoiries pour dire que tout ce que Youssouf Touré a dit est sans objet. Mieux monsieur le président, le témoin n’a à date manifesté aucun signe de démence pour arriver à la conclusion que c’est un aliéné mental pour lequel votre juridiction devrait commettre un expert à l’effet d’examiner son état psychique” a-t-il argumenté.
Cette position du ministère public a été partagée par les avocats des parties civiles. Leur coordinateur a parlé de diversion et de panique chez l’avocat du colonel Abdoulaye Chérif Diaby avant de solliciter le rejet de sa demande comme l’a fait le parquet. Sur siège, le tribunal a rejeté la demande de Me Bomby Mara. Il a redonné la parole au témoin pour la suite de sa déposition.
Comme l’a décidé l’avocat du colonel Diaby, il n’a plus posé de questions. Pourtant le témoin accuse son client d’avoir participé à la gestion des corps après le massacre du 29 septembre.