Procès des événements du 28 septembre 2009 : Me Jean Baptiste Jocamey Haba annonce une plainte contre X pour menace

Cette nouvelle menace dont il ferait l’objet date de ce mardi 18 juin 2024. L’avocat du capitaine Moussa Dadis Camara l’a dit clairement ce mercredi 19 juin 2024 pendant qu’il était en train de plaider devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.

Il a informé qu’il s’est vu dans l’obligation de faire partir sa famille de son domicile nuitamment à cause de cette menace. Pourquoi les gens n’aiment pas la vérité ? s’est-il interrogé.

“Mais il faut que les gens comprennent que ceux qui suivent la voie de la vérité, sont protégés par Dieu. Et ceux qui sont en train de menacer, ceux qui veulent ma vie, ont déjà échoué depuis longtemps. Ils ne réussiront pas. Parce que je suis là aujourd’hui. Je serai là lundi avec vous. Je viendrai en forme, je viendrai en pleine santé. Dès demain ou après-demain, je déposerai plainte contre X pour menace. Et je pense que je serai protégé et je pense que ma famille sera protégée. Parce que ceux qui n’aiment pas la vérité ne veulent pas entendre cette vérité. Et ce procès doit être le procès de la vérité”, a déclaré Me Jocamey.

En dépit de cette menace, l’avocat promet de continuer son travail. “Personne ne peut me perturber. Je garde toute ma sérénité et rien ne changera dans ma façon d’intervenir. Je resterai dans les limites de la loi. Je suis en train de plaider. Et je ferai mon travail. Il faut que chacun comprenne que nous ne faisons que notre travail en tant qu’avocat. Et ce travail-là, nous le ferons avec tous les moyens légaux qu’il faut”, a-t-il promis.

Ce mardi déjà, Me Jocamey Haba a réfuté les sept chefs d’accusation reprochés au capitaine Dadis. Depuis mercredi dernier, il se bat corps et âme pour justifier l’innocence de son client dans cette affaire dite procès du massacre du 28 septembre 2009. Le capitaine Moussa Dadis Camara est renvoyé devant le tribunal pour sept chefs d’accusation. Le premier chef d’accusation est relatif aux faits de complicité de meurtre et d’assassinat. Son conseil refute.

“Je rappelle que les personnes poursuivies pour meurtre et assassinat, c’est Raphaël Haba, Alpha Amadou Baldé en fuite, le capitaine Marcel Guilavogui, le colonel Claude Pivi, le colonel Moussa Tiegboro Camara, Ibrahima Camara dit Kalonzo, Blaise Goumou. La complicité, monsieur le président, c’est la participation d’une personne à un crime ou à un délit dont l’auteur principal est une autre personne”, a entamé Me Jean Baptiste Haba.

Pour que cela soit possible, poursuit-il, il faut, premièrement, que le fait punissable soit connu et imputable à une personne bien déterminée. D’où ses interrogations. “Monsieur le président, dans cette affaire-là, est-ce qu’il a été démontré que Cécé Raphaël Haba, Alpha Amadou Baldé, Marcel Guilavogui, Claude Pivi, Ibrahima Camara dit Kalonzo, Blaise Goumou et Toumba Diakité ont commis effectivement un assassinat ou un meurtre ? Cela n’a jamais été prouvé ici. Alors, déjà si les personnes présumées auteures du fait punissable, on ne trouve pas contre elles des éléments de preuve pouvant les impliquer, comment voulez-vous créer un rattachement avec la personne qui emprunte son crime de cette personne présumée auteur ?”, s’est-il interrogé.

Dans l’ordonnance de renvoi, les juges d’instruction ont parlé de fourniture d’instruction. Là aussi, Me Jocamey ne manque pas d’interrogations. “Est-ce que ces personnes que je venais de citer, c’est-à-dire Cécé Raphaël Haba, Alpha Amadou Baldé, Marcel Guilavogui Moussa Tiegboro Camara, Ibrahima Camara, dit Kalonzo, Aboubakar Sidiki Toumba et Blaise Goumou, est-ce que l’une de ces personnes-là vous a dit ici avoir reçu des instructions du président Dadis pour d’abord aller au stade et puis commettre un délit ? Aucun d’entre eux ne l’a dit. Moi je pense qu’on ne peut pas retenir le président Dadis dès lors que ces infractions-là ne sont même pas constituées”, a indiqué Jocamey.

A travers la même méthode, le conseil de l’ancien chef de la junte a rejeté les faits de complicité d’enlèvement, de torture et de séquestration, les faits de complicité de coups, blessure et violence volontaire, les faits complicité de pillages de marchandises de biens mobiliers, d’incendies de magasins, de conteneurs et leurs contenus et les faits de complicité de vols à mains armées.

Author: La Rédaction

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