L’avocat du capitaine Marcel Guilavogui plaide devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry depuis midi. Aussitôt arrivée au pupitre, il a indiqué que lui et son client plaident non coupable pour défaut de preuves.
“Quand il n’y a pas de pièces à conviction, il n’y a pas eu de rapport d’autopsie, il n’y a pas eu de témoin oculaire, sur quelle base on va demander la condamnation ? Il a été dit dans l’ordonnance, il s’agit des militaires de la sécurité présidentielle, il s’agit des miliciens de Kaleah, il s’agit des gendarmes. Les 11 qui sont ici, ne peuvent représenter tout ça. Je crois que c’est aussi simple que ça. On est là pour dire le Droit dans la courtoisie et dans la fermeté pour l’acquittement de nos clients. Si c’est au vu du Droit, j’en suis convaincu, on doit les laisser partir à la maison”, a-t-il espéré.
Me Sidiki Bérété s’est aussi attaqué à l’idée de requalification des faits prônée par le parquet. “On est en train de faire basculer et détourner les arguments du ministère public qui a abandonné le droit interne au profit du droit international qui sera impossible. Donc, c’est pas méchant mais on va aller de façon pédagogique pour détruire les charges, pour demander l’acquittement pure et simple. Parce que l’instruction et l’enquête ont été bâclées”, a dénoncé l’avocat.
L’avocat a aussi répondu à ceux qui pensent que Marcel Guilavogui a varié dans ses propos en faisant deux sorties devant le tribunal et à ceux qui lui reprochent d’avoir menacé à l’aide de grenade. “Ceux qui ont été menacés disent que ce n’était pas lui. Et d’ailleurs Marcel, après 14 ans de détention arbitraire sans être à même d’être jugé pour un procès équitable, Marcel qui a été escroqué de son bâtiment pour une promesse de liberté sans suite, Marcel qui a été dans la souffrance totale sous la torture qui est tombée dans la folie momentanée, il a été admis à la psychiatrie. On ne peut pas accuser un accusé par les propos d’un accusé. Je crois que tout ce qu’on est en train de lui attribuer, ça ne peut pas tenir devant le droit criminel”, a-t-il affirmé.
Marcel Guilavogui est poursuivi pour assassinat, meurtre, complicité de viol, d’enlèvement et de séquestration, coups et blessures volontaires et non-assistance à personne en danger. Son conseil a martelé que ces faits ne lui sont pas imputables avant de demander son acquittement pur et simple.