Il était 15 heures et quart quand l’ex-haut commandant de la gendarmerie nationale a été invité à la barre pour sa déposition en sa qualité de témoin. Il s’agit du général Ibrahima Baldé, né le 1er mai 1960 à N’zérékoré. La loi sur la protection des témoins et des victimes lui confère le droit d’être entendu à huis-clos s’il le désire.
Le gendarme à la retraite a accepté d’être entendu devant le public. Il a commencé par rendre hommage à l’ensemble des victimes du massacre du 28 septembre. Avant de parler de ce qu’il sait des événements du 28 septembre 2009 , il a rappelé avoir pris les rênes de la gendarmerie le 5 janvier 2009 à son retour de Haïti.
Il dit avoir hérité d’un personnel vieillissant d’un côté et trop jeune de l’autre, dépourvu de tout moyens de locomotion et de matériels de maintien d’ordre. Pour parler des événements du 28 septembre, le témoin a confirmé avoir été invité à une réunion par le chef-d’état major général des armées.
La réunion a eu lieu au camp Alpha Yaya Diallo. Le chef-d’etat major général des armées a donné des instructions. Tous les militaires dans les casernes. La gendarmerie et la police sur le terrain pour le rétablissement et le maintien d’ordre. Ces agents, selon Ibrahima Baldé, étaient chargés d’empêcher tout regroupement.
De la réunion, poursuit le témoin, il s’est rendu à l’Etat major de la gendarmerie où il a monté un poste de commandement pour mieux coordonner les activités. Un certain nombre d’officiers ont été choisis pour concevoir un plan d’opération. Suite à ce plan d’opération, a indiqué l’ex-chef d’état-major de la gendarmerie, les hommes ont été déployés dans les cinq communes de Conakry à 5 heures du matin le 28 septembre.
Le matin, le général Ibrahima Baldé dit être sorti avec une équipe pour sillonner la ville de Conakry jusqu’à Dubréka et Coyah. C’était pour se rassurer que ses hommes sont effectivement déployés sur le terrain.