La chanteuse guinéenne Queen Rima est la lauréate du Prix Découvertes RFI 2025. Le jury, présidé cette année par la chanteuse béninoise Angélique Kidjo, a délibéré lundi 17 février dans l’après-midi. Son choix s’est porté sur cette artiste qui s’illustre dans le registre dancehall et qui participait pour la troisième fois à la finale du Prix Découvertes RFI.
La troisième fois aura donc été la bonne pour Queen Rima (nom de scène de Marie Tolno), jeune chanteuse et danseuse guinéenne de 29 ans. Le Prix Découvertes RFI, elle le connait bien, car elle a été finaliste en 2022 et 2023.
Sa persévérance a donc fini par payer et cette détermination a pesé dans le choix du jury, tout comme la qualité de sa musique évidemment. Une musique qui allie les rythmes du dancehall à des influences folkloriques guinéennes.
Queen Rima est d’ailleurs l’une des pionnières du dancehall, style né dans les années 1970 et 1980 en Jamaïque avant d’être écouté et dansé à travers le monde.
La lauréate cette année sera Queen Rima, parce que sa détermination m’a vraiment touchée et ça faisait la troisième fois qu’elle se présentait, c’est-à-dire que vraiment, elle en veut, et j’ai aimé sa prestation aussi. J’ai aimé le fait que, en tant que jeune femme, elle fasse du dancehall. Et la façon dont elle s’est présentée, pour moi, c’est quelqu’un qui a une volonté, une détermination pour avoir une carrière. Et si on lui donne la chance d’avoir une carrière et qu’on l’entoure bien, elle peut avoir une longue carrière. Elle peut nous étonner. Elle peut faire beaucoup de choses avec sa voix. C’est pour ça que, à l’unanimité, avec les voix du public, on a voté pour Queen Rima. Mais les autres aussi sont bons.
La nouvelle lauréate se destinait au départ à la danse. Elle a ainsi accompagné de nombreux artistes guinéens sur scène ou dans leurs clips comme Singleton ou Djelika Babintou. Elle a monté ensuite son groupe de danse Toxaï Girls, avant de se consacrer, il y a dix ans, à la musique par la composition et l’écriture de textes.
Le style qu’elle a choisi n’est pas le plus simple à défendre, le dancehall étant traditionnellement dominé par les hommes. Dans son entourage, certains d’ailleurs ont cherché à la dissuader, mais sans succès fort heureusement. Elle n’a pas cédé et d’ailleurs l’un de ses clips (celui de la chanson « Boss up ») illustre bien le caractère bien trempé et déterminé de cette fille de militaire. On la voit retourner les clichés des rappeurs en figurant au milieu de quatre hommes torse nu et très musclés.
Queen Rima chante en langues guinéennes, en pular ou en soussou, mais aussi en anglais ou en français. Elle défend la cause des femmes dans une société toujours très patriarcale et dénonce les inégalités qu’elles subissent aussi bien dans la vie quotidienne que dans l’industrie musicale.
Avec rfi