On comprend mieux la réticence des populations sinistrées de Coronthie suite à l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum. Alors que les victimes et le gouvernement sont à couteaux tirés sur le mode de reconstruction de ces maisons detruites par le souffle de l’incendie, le premier ministre a levé un coin du voile sur les véritables raisons de ce vras de fer.
Devant le CNT ce lundi 27 avril, lors de la déclaration de politique générale, le chef du gouvernement a d’abord rappelé que “le Gouvernement a réagi promptement pour répondre aux besoins immédiats des victimes et de leurs familles. C’est dans ce contexte qu’un programme de soutien en faveur de 55 concessionnaires et 322 locataires a été initié par le Gouvernement. Cet accompagnement leur permettra de bénéficier d’un appui au relogement sur une période de 24 mois pour les propriétaires et de 7 mois pour les locataires. C’est une démarche inédite et exceptionnelle pour tous ceux qui ont en mémoire le déguerpissement de Kaporo-Rail à titre d’illustration”.
Mais le point central reste la reconstruction et le retour des sinistrés dans leurs logements. Plusieurs rencontres ont eu lieu sur le mode de reconstruction, mais les formules proposées par l’Etat ont été refusé par les victimes.
Selon Bah Oury, “le Gouvernement entamera dans les meilleurs délais la reconstruction des zones les plus touchées selon le schéma directeur de la presqu’île de Kaloum en instituant le mécanisme du bail-partage afin que les concessionnaires soient juridiquement accompagnés et que leur patrimoine immobilier soient protégé”.
C’est bien ce mécanisme de bail-partage que réfutent plusieurs habitants de la zone impactée. Ces derniers, à en croire certains parmi eux, préfèrent tout simplement la reconstruction de leurs anciennes bâtisses.
De plus, ajoute le premier ministre, “des microcrédits seront accordés à 1 000 femmes affectées par l’incendie de Coronthie, afin de stimuler leurs activités économiques. Nous prévoyons également la réalisation de trois centres d’autonomisation pour accueillir et outiller 1 500 filles vulnérables”, a déclaré le chef du gouvernement devant le conseil national de la transition.