C’est la toute première rencontre entre le chef du gouvernement guinéen et les acteurs politiques opposés à la conduite de la transition. Trois semaines après sa nomination, le premier ministre fraîchement revenu de la retraite gouvernementale à rencontré ce lundi 25 mars des représentants de l’ANAD de Cellou Dalein Diallo, le FNDC politique de Sidya Touré et de la CORED de Mamadou Sylla.
Les discussions de prise de contact tenues à huis-clos ont permis aux parties de savoir comment avancer vers l’ouverture d’un véritable cadre de dialogue. Au sortir de près de deux heures d’échanges, c’est Cellou Baldé de l’UFDG qui a fait office de porte parole de ces coalitions. Selon l’ancien député, cette première prise de contact est plutôt rassurante. “Le premier ministre a annoncé que dans les prochaines semaines les réunions sectorielles auront lieux pour que nous puissions discuter des vraies questions de la transition. Nous le prenons aux mots. La question est de savoir est-ce-que le premier ministre aura la main libre? Demain nous edifiera’’, a t-il introduit.
Cellou Baldé a ajouté que “d’entrée de jeu, il a lui même rappelé que c’est une rencontre de prise de contact, nous l’avons écouté conformément à son discours de prise de fonction, il avait affirmé vouloir composé avec toute la classe politique et les coalitions politiques, essayer de relancer le processus politique dans un cadre d’inclusivité. Comme vous savez, depuis beaucoup de temps nous ne sommes pas autour de la table, parce que nous avions estimés que ce n’était ni le cadre ni le contenu appropriés. Nous sommes habitués aux dialogues politiques depuis 2010 et cette fois nous avons jugé opportun de venir saisir la main tendue du PM en attendant de savoir quelle orientation cela prendra. Aujourd’hui c’est une réunion de prise de contact, nous avons par derrière nous nos mémorandums et revendications que nous n’avons pas étalé aujourd’hui’’.
Abordant le contenu du mémorandum de ces trois entités entités qui sera soumis très prochainement au premier ministre, Mamadou Cellou Baldé se veut très claire. “Nous lui avons dit que le pays va très mal, nous lui avons également dit lorsque nous entendons qu’il faut d’abord travailler sur des questions économiques, sociales enfin sur les questions politiques, moi acteur politique, j’ai rappelé que les crises sociales et économiques sont nées de la crise politique. Parce que s’il y avait une réelle volonté de travailler avec diligence pour un retour à l’ordre constitutionnel nous n’allions pas conaitre tous les soubresauts sociaux et économiques que nous connaissons aujourd’hui. Et donc nous lui avons dit qu’il faut très rapidement relancer les réunions sectorielles, que l’inclusion soit au rendez vous. Aujourd’hui nous avons nos leaders en dehors du territoire national, il faut s’inspirer de ce que les autres ont réussi ailleurs comme le Tchad. Quand nous voulons construire la nation, on ne peut pas laisser Cellou et Sidya en déhors de la Guinée. Ça c’est des préalables que nous avons et de l’autre côté, nous avons également réclamé qu’on ait un véritable dialogue autour duquel nous allons discuter de cet agenda dynamique’’ explique l’homme politique.
Pour l’ANAD et ses alliés, “c’est dans un cadre formel que l’article 77 de la charte va être rediscuté ainsi que son financement, les activités qui doivent être menées et dans quel delai pour que nous puissions sortir de cette transition. Nous attendons donc avec beaucoup d’impatience ces réunions sectorielles pour savoir quelle est l’orientation que cela est en train de prendre. Nous lui avons aussi apporter quelques conseils. Il est le troisième chef du gouvernement, il connaît bien la classe politique, il peut bien capitaliser les erreurs du passé pour se tirer d’affaire’’, a conclut Cellou Baldé au sortir de la réunion de ce lundi.
MLYans