Le recensement biométrique est en cours dans le pays depuis le 15 avril dernier. Il devait se poursuivre jusqu’au 30 mai. C’est un processus qui est observé par le parti Bloc Libéral avec beaucoup d’attention. Au cours d’un point de presse animé ce samedi à Conakry, cette formation politique dirigée par Dr Faya Millimouno a avancé des chiffres sur la clé de répartition des kits d’enrôlement à travers le pays.
« Pour la répartition des kits, pour toute la région administrative de Boké, vous avez 364 kits soit 7% de la clé de répartition. Pour la région administrative de Conakry, qui est normalement la région la plus peuplée où on devait avoir le grand nombre de kits, on a 789 kits électoraux soit 15% de la clé de répartition. Vous avez la région administrative de Faranah, 439 kits, soit 8% de la clé de répartition. Pour la région administrative de Kankan, c’est là le bât blesse, c’est là où on se pose des questions, pourquoi cela ? Vous avez 1517 kits, soit 30% des kits électoraux. Je ne parle pas de la haute Guinée, mais plutôt de la région administrative de Kankan. Ça, c’est un couac qu’il faut signaler. Pour la région administrative de Kindia, on a 706 kits électoraux, soit 14% de la clé de répartition. Pour la région administrative de Labé, nous avons 414 kits, soit 8% des kits électoraux. Pour toute la région administrative de Mamou, on a seulement 247 kits, soit 4% des kits électoraux. Pour la région administrative de N’zérékoré, on a 531 kits, soit 10% de la clé de répartition des kits électoraux », a révélé Ibrahima M’bemba Bah.
En prenant les 30% des kits électoraux pour la région administrative de Kankan contre 15% pour le grand Conakry, le Bloc Libéral conclut qu’il y a inégalité dans le partage entre les différentes zones du pays.
« Vous comprenez combien de fois il y a une inégalité dans la répartition des kits électoraux sur l’ensemble du territoire national. Ça veut dire que les Guinéens n’ont pas les mêmes chances de se faire enrôler. Et c’est évidemment qu’il y aura plus de personnes enrôlées dans certains endroits que dans d’autres endroits. Vous comprendrez par là que le corps électoral aussi sera plus élevé dans certains endroits que dans d’autres endroits. La conséquence, c’est quoi ? C’est qu’on peut se retrouver avec une ou deux régions qui seront simplement capables d’élire à plus de 51% le futur président de la République de Guinée », a-t-il affirmé.
Le processus est émaillé de beaucoup de failles, estime le président du parti, estime Dr Faya Millimouno.
« On nous a simplement annoncé un matin qu’il y a 6000 kits qui ont été réceptionnés. Les 6000 kits qui ont été réceptionnés. Nous sommes dans une République. Quand le CNRD est venu, il a insisté sur la vertu, la gestion normale des ressources de l’État. On nous a annoncé que ça a coûté 35 millions de dollars. Est-ce qu’il y a eu un appel d’offres ? Si oui, quand ? Quel est le dossier d’appel d’offres ? Quelles ont été les sociétés soumissionnaires ? A quel moment la sélection a été faite ? Ce sont des questions importantes qu’on a à se poser. Parce que nous avons aujourd’hui des anciens premiers ministres qui sont en prison. Des ministres qui sont en prison parce qu’on leur reproche une mauvaise gestion. Ça s’apparente à une mauvaise gestion si un appel d’offres n’a pas été fait pour une sélection régulière de l’opérateur qui a déployé les machines que nous avons à l’intérieur », a-t-il commenté.
Le parti Bloc Libéral dit avoir constaté également que les machines qui ont été déployées doivent être alimentées au solaire. Son président pense que cette démarche est inopérante d’autant plus que la période d’hivernage s’est annoncée dans certains endroits du pays.
