Répression en Tunisie : arrestation d’Ayachi Zammel, candidat à la présidentielle

À l’approche de l’élection présidentielle en Tunisie, la répression s’intensifie. Ayachi Zammel, candidat à la présidentielle prévue pour le 6 octobre, a été arrêté le lundi 2 septembre sous des accusations de “falsification de parrainages”.

Zammel, un industriel à la tête du parti libéral Azimoun et ancien député, a été interpellé par la Garde nationale à Tebourba, à l’ouest de Tunis, selon Mahdi Abdeljaouad, membre de son équipe de campagne. Après un long interrogatoire, il a été placé en garde à vue pour 48 heures.

La répression s’étend également à son entourage. Siwar Bargaoui, trésorière du parti Azimoun, avait déjà été arrêtée le 19 août pour des accusations similaires de falsification de parrainages. Elle a été libérée le 29 août, mais un procès est prévu pour le 19 septembre, selon le site Business News.

Dérive autoritaire du régime en place

Ayachi Zammel figure parmi les trois candidats validés par l’autorité électorale tunisienne le 10 août pour participer à la présidentielle, aux côtés du président sortant Kaïs Saïed, qui vise un second mandat, et de Zouhair Maghzaoui, un ancien député de la gauche panarabe. Depuis son coup de force du 25 juillet 2021, où il s’est emparé de pouvoirs exceptionnels, Saïed est critiqué par l’opposition pour sa dérive autoritaire.

La semaine dernière, le tribunal administratif tunisien avait créé la surprise en acceptant en appel les recours de trois candidats initialement rejetés par l’autorité électorale. Cependant, ces trois candidats – Abdellatif Mekki, ancien leader du parti islamo-conservateur Ennahda, Mondher Zenaïdi, ex-ministre du régime Ben Ali, et Imed Daïmi, conseiller de l’ex-président Moncef Marzouki – ont été définitivement écartés de la course lundi soir par l’instance de surveillance des élections. L’autorité électorale a expliqué cette décision par le non-respect par le tribunal administratif du délai légal de 48 heures pour communiquer ses décisions, rendant la liste des candidats “définitive et non sujette à recours”.

Critiques et accusations de manipulation électorale

L’ONG Human Rights Watch a dénoncé, le 20 août, le processus de sélection des candidats en Tunisie, estimant qu’au moins huit candidats avaient été poursuivis, condamnés ou emprisonnés depuis mi-juillet, et ainsi empêchés de participer à l’élection présidentielle. Plusieurs candidats ont également dénoncé des obstacles administratifs, notamment dans l’obtention de documents nécessaires pour se présenter.

Ces événements soulignent une montée des tensions politiques en Tunisie, où la répression contre les candidats de l’opposition semble de plus en plus marquée à l’approche du scrutin crucial d’octobre.

Author: La Rédaction

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