Le Mali a officialisé son retrait de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Depuis l’officialisation intervenue dans la journée du dimanche dernier, le sujet est largement commenté un peu partout. Les ressortissants maliens résidents à Kankan saluent la décision prise par la junte au pouvoir.
Pour le président du consulat malien de Kankan, la CEDEAO n’a jamais œuvré pour le bonheur du Mali. “Nous avons tous appris cette nouvelle sur les réseaux sociaux et dans les médias. Nous l’avons beaucoup appréciée, car nous avons constaté que la CEDEAO ne cherche pas le bonheur du Mali. Quand on pense à la CEDEAO, c’est le regroupement de plusieurs pays. Mais depuis le début, nous n’avons pas aimé cette institution. Pendant plus de dix ans, il y a eu la guerre au Mali, mais nous n’avons jamais vu d’aide venant de la CEDEAO. La CEDEAO est une institution africaine, mais aujourd’hui, nous avons l’impression que c’est la France qui la dirige. C’est pourquoi rien ne bouge à la CEDEAO. Si la CEDEAO était pour nous, elle n’aurait pas continué à nous imposer des embargos. Nous ne sommes pas le seul pays à avoir subi un coup d’État, alors pourquoi n’avons-nous pas le même sort que les autres pays en transition”, s’interroge Saïdou Nourou Diallo, président du consulat Malien de Kankan.
Moussa Sinayoga, secrétaire général des Maliens de Kankan soutient également cette décision des présidents des trois pays. Pour lui, les dirigeants actuels de la CEDEAO ne savent pas pourquoi cette institution a été créée. “La CEDEAO a été créée par nos braves dirigeants, Sékou Touré, Moussa Traoré, Nkuamen Kourouma, et d’autres. En mettant en place la CEDEAO, ils avaient pour objectif d’unir toutes les nations pour leurs intérêts. Dans ce cas, si un pays voit son intérêt menacé et que l’institution ne fait aucun effort pour satisfaire ce pays, il a toutes les raisons de se retirer de la CEDEAO. J’apprécie cette décision car elle nous permettra de ne pas nous faire d’ennemis en Afrique de l’Ouest. C’est une décision qui a été bien réfléchie et qui nous évitera le pire”.
Alors que de nombreux spécialistes des relations internationales se préoccupent de l’avenir de ces pays désertiques, Moussa Sinayogo appelle plutôt les Africains à une prise de conscience. “Cette décision n’aura aucun impact sur le Mali. Avant la colonisation française et la création de la CEDEAO, comment vivaient les pays africains ? Nous avons vécu, il faut que les Africains prennent conscience. L’africain doit accepter de travailler, nous ne devons pas continuer à vivre aux dépens des autres. Il faut que nous nous réveillions”, a conclu Moussa sinayogo
Il convient de rappeler que le Mali n’est pas le seul pays à se retirer de la CEDEAO. Le Burkina Faso et le Niger en font également partie.