Royaume-Uni : des manifestants d’extrême droite attaquent un hôtel hébergeant des demandeurs d’asile

SUNDERLAND, ENGLAND - AUGUST 02: A demonstrator throws a smoke flare at police as Far-right activists hold an Enough is Enough protest in Sunderland on August 02, 2024 in Sunderland, England. Mis-information spread on social media after the murders of three girls in Southport earlier this week has fueled acts of violent rioting from far-right sympathisers across England. (Photo by Ian Forsyth/Getty Images) (Photo by Ian Forsyth / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP)

Des manifestations violentes d’extrême droite agitent depuis plusieurs jours le Royaume-Uni. Ce dimanche 4 août, des émeutiers ont attaqué un hôtel hébergeant des demandeurs d’asile à Rotherham, dans le nord-est de l’Angleterre.

Une “attaque criminelle et violente”. La ministre de l’Intérieur britannique, Yvette Copper, a qualifié d'”épouvantable” l’attaque contre un hôtel abritant des demandeurs d’asile à Rotherham, dans le nord-est de l’Angleterre. Un acte entrepris ce dimanche 4 août par un groupe d’émeutiers anti-migrants d’environ 700 selon la police du South Yorkshire. Des affrontements ont éclaté avec les forces de l’ordre.

Depuis quatre jours, des émeutes d’une violence inédite depuis plus de dix ans ont lieu au Royaume-Uni après que trois fillettes ont été tuées dans une attaque au couteau à Southport. Un drame qui a donné lieu à une flambée de rumeurs et de désinformation sur les réseaux sociaux sur la religion et l’origine de l’agresseur présumé.

Des policiers ont tenté d’empêcher la foule d’accéder à l’hôtel Holiday Inn Express, en vain. Des projectiles, tels que des bouteilles de bière, des canettes, des chaises et de longs morceaux de bois ont été lancés sur le bâtiment et sur les policiers alignés devant, d’après The Guardian.

Des individus masqués ont réussi à pénétrer à l’intérieur de l’hôtel après avoir brisé une porte vitrée. Plusieurs autres vitres ont été brisées et des extincteurs ont été utilisés sur les forces de l’ordre, souligne Sky news.

Certains participants – réunis sous le mot d’ordre “Enough is enough” (Trop c’est trop), en référence à l’arrivée au Royaume-Uni de migrants, empruntant la Manche sur des canots pneumatiques – ont déclenché un feu quand d’autres ont crié des slogans comme “Mettez les dehors”.

Si la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper déplore un “incendie délibéré d’un bâtiment où se trouvaient des personnes à l’intérieur”, il n’est pas clair si des demandeurs d’asile étaient à l’intérieur ce jour.

La police du South Yorkshire a déclaré dans un communiqué qu’au moins 10 policiers avaient été blessés.

“Au moins dix agents ont été blessés à la suite de ces violences, l’un d’entre eux ayant perdu connaissance à la suite d’un traumatisme crânien, un autre souffrant d’une fracture présumée du coude et d’autres souffrant de fractures présumées”, est-il écrit.

“Aucun employé ou résident de l’hôtel n’a été signalé comme ayant été blessé à la suite des troubles d’aujourd’hui”, ajoute le communiqué qui précise qu’une “personne a été arrêtée, soupçonnée d’atteinte à l’ordre public” et qu’une “forte présence policière restera présente à l’extérieur de l’hôtel et dans les environs pendant le reste de la soirée” et jusqu’à ce lundi 5 août.

À Middlesbrough (nord-est), des débordements ont également eu lieu dans le centre-ville. Une équipe de l’AFP sur place a eu sa caméra cassée par des manifestants. À Aldershot (sud-ouest), des dizaines de personnes arborant des pancartes avec des inscriptions hostiles aux demandeurs d’asile se sont rassemblées dans le calme, a constaté un photographe de l’AFP.

“Vous regretterez d’avoir participé à ces désordres”

Il s’agit du quatrième jour de violences que connait le Royaume-Uni. Des émeutes et affrontements entre police, manifestants, et parfois contre-manifestants anti-racistes, ont eu lieu dans une dizaine de villes – dont Liverpool (nord-ouest), Hull (nord-est), Belfast (Irlande du Nord), Leeds (nord), ou encore à Southport mardi contre une mosquée. Le gouvernement a d’ailleurs annoncé renforcer la protection policière des mosquées. Les forces de l’ordre ont indiqué avoir arrêté une centaine de personnes après les violences de samedi.

Le Premier ministre Keir Starmer a ainsi promis que les casseurs anti-migrants et islamophobes regretteraient leurs actes.

“Je vous garantis que vous regretterez d’avoir participé à ces désordres” que ce soit directement ou “en ayant provoqué ces actions en ligne”, a affirmé le chef du gouvernement travailliste arrivé il y a tout juste un mois au pouvoir, lors d’une courte déclaration filmée depuis Downing Street.

Il a promis que son gouvernement ferait “tout ce qu’il faut pour traduire ces voyous en justice aussi vite que possible”.

Depuis lundi, Keir Starmer multiplie les messages de fermeté et son soutien aux forces de l’ordre contre ce qu’il a de nouveau décrit dimanche comme “des violences d’extrême droite”.

“Si vous ciblez des gens à cause de la couleur de leur peau ou de leur religion, c’est de l’extrême droite”, a-t-il insisté.

Le pays n’avait pas connu une telle flambée depuis 2011, après la mort d’un jeune homme métis, Mark Duggan, tué par la police au nord de Londres.

Avec BFMTV

Author: La Rédaction

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