Suite à l’interdiction d’exercer prononcée à l’encontre de Lamine Guirassy, patron du groupe Hadafo Médias, Asmaou Barry du Conseil National de la Transition (CNT), lui a exprimé son soutien.
Sur sa page Facebook, l’ancienne journaliste a vivement critiqué la Haute Autorité de la Communication (HAC), accusant cette institution de régulation des médias en Guinée d’abus de pouvoir envers Lamine Guirassy, dont le média est fermé par les autorités de transition depuis près d’un an.
Ci-dessous l’intégralité de sa déclaration :
Une sanction, un abus de pouvoir, une indignation.
L’interdiction d’exercer le journalisme faite à Lamine Guirassy, suite à un tweet qui lui est attribué concernant un prétendu séisme à Petit Simbaya, est une sanction sévère, voire cruelle, qui s’apparente à un coup de massue pour ce promoteur de médias.
Si la HAC prétend se baser sur l’article 106 de la Loi sur la liberté de la presse, plusieurs questions se posent : A-t-elle établi avec certitude que Lamine Guirassy est l’auteur du tweet ? A-t-elle envisagé un piratage de son compte ? Et si M. Guirassy est bien à l’origine de la publication, s’agit-il d’une première erreur ou d’une récidive ? La jurisprudence et l’esprit des lois invitent à considérer les circonstances atténuantes.
De plus, l’article 106 prévoit une sanction pécuniaire si un tiers diffuse de fausses informations de mauvaise foi susceptibles de troubler l’ordre public. Or, la mauvaise foi n’est pas automatique et doit être prouvée. La HAC a-t-elle démontré l’intention de nuire de Lamine Guirassy ?
Un an après la fermeture controversée de ses médias, cette décision contre Lamine Guirassy semble relever de l’acharnement. Pourquoi une sanction aussi extrême aujourd’hui ?
Face à ces dérives, une chose est claire : la HAC gagnerait à faire preuve de retenue et de discernement. À force de « tirer sur tout ce qui bouge », elle risque de s’éloigner de sa mission de régulation équilibrée pour devenir un instrument de répression.
La presse guinéenne mérite mieux qu’un arbitraire sous couvert de régulation, a écrit Asmaou sur sa page Facebook.