Sanctions de la CEDEAO contre le Niger : la FIDH s’inquiète pour les civils

La FIDH et son organisation membre au Niger, l’ANDDH, se disent préoccupées par les conséquences humanitaires des sanctions de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur le Niger. Dans un communiqué conjoint ce vendredi 04 aout 2023, elles appellent l’institution sous régionale à revoir ses sanctions afin de ne pas aggraver le sort des populations civiles nigériennes, premières victimes du coup d’État.

Il s’agit de la batterie de sanctions prises le 30 juillet 2023 à Abuja au Nigéria, au cours du 51ème Sommet extraordinaire des Chefs d’État et du Gouvernement sur la situation politique au Niger, suite au coup d’État militaire intervenu dans ce pays.
À l’issue de ce Sommet, la CEDEAO a décidé d’imposer au Niger de multiples sanctions, notamment « la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Niger », « l’établissement d’une zone d’exclusion de la CEDEAO pour tous les vols commerciaux à destination ou en provenance du Niger », « la suspension de toutes les transactions commerciales et financières », « le gel des avoirs du Niger dans les Banques centrales de la CEDEAO et dans les banques commerciales », « la suspension de toute assistance et de transactions financières en faveur du Niger par la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) et la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) ».

« Nous sommes profondément inquiets des conséquences de ces sanctions, en particulier leurs impacts sur la fourniture des produits alimentaires de grande consommation, des produits pharmaceutiques, des matériels et équipements médicaux, des produits pétroliers et de l’électricité… Ces mesures ont déjà commencé à toucher les populations nigériennes confrontées régulièrement à des difficultés alimentaires et sanitaires », a déclaré Sita Adamou, Président de l’ANDDH.

« Nous appelons toutes les parties y compris la communauté internationale à trouver par le moyen du dialogue une solution rapide au retour à l’ordre constitutionnel en vue d’épargner les populations civiles nigériennes de nouvelles souffrances », a déclaré Me Drissa Traoré, Secrétaire Général de la FIDH.

La CEDEAO a pris des sanctions politiques et ciblées, notamment « l’interdiction de voyage et gel des avoirs des officiers militaires impliqués dans la tentative de coup d’Etat, les membres de leurs familles et les civils acceptant de figurer dans toute institution ou tout gouvernement à mettre en place par ces officiers militaires ».

Elle menace d’intervenir militairement si le dialogue venait à échouer. La FIDH et l’ANDDH sont préoccupées par les conséquences d’une telle intervention sur les populations civiles du Niger et réaffirment que l’usage de la force ne peut se substituer à une résolution politique de la situation.

Author: La Rédaction

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