Souffrant du diabète, Amadou Damaro Camara sollicite ardemment une liberté provisoire

Le dossier de l’ancien président de l’Assemblée nationale a été de nouveau évoqué ce lundi 25 mars 2024 devant la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF).

Amadou Damaro Camara, Michel Kamano, Zeinab Camara, tous anciennement députés et Jin Sun Cheng, homme d’affaire chinois, sont poursuivis pour des faits présumés de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment d’argent, prise illégale d’intérêt et corruption portant sur un montant de 15 milliards de francs guinéens. Une somme qui était destinée à la construction du siège de l’Assemblée nationale à Koloma.

L’ancien président de l’Assemblée a comparu en premier. Puis Zeinab Camara et Jin Sun Cheng. Tous continuent de rejeter les accusations à eux reprochées. Au terme de l’audience de ce lundi, Amadou Damaro Camara a lui-même sollicité avec insistance sa mise en liberté provisoire tout en le gardant sous contrôle judiciaire.

Il évoque des raisons de santé pour soutenir sa demande. « Depuis 15 mois je suis malade et hospitalisé. Cet appareil que vous voyez avec moi. Je suis obligé de le mettre sur mon pied au moins 5 minutes toutes les 3 heures pour ne pas prendre le risque de me blesser parce que je ne sens plus rien. J’avoue que ça allait mieux en décembre 2023. Mais depuis deux semaines, ça a repris de manière inquiétante et les médecins me disent : si je continue à me stresser, je risque de perdre mes orteils au mieux. Les médecins appellent cela la neuropathie périphérique. Je voudrais solliciter très humblement, qu’il vous plaise de m’accorder une liberté provisoire, sous contrôle judiciaire pour que ce changement de milieu puisse me mettre hors risques de perdre mon pied, sachant qu’aucun de vous ne voudrait me voir mutilé car apparemment on est loin encore de la fin du procès. Je suis convaincu que je ne représente pas une menace ni pour la société ni pour l’État », a affirmé Amadou Damaro Camara.

A la suite de sa demande formulée à l’endroit du tribunal, le prévenu s’est aussi adressé au parquet. Il se désole que celui-ci s’oppose à chaque fois qu’il bénéficie d’une mise en liberté provisoire.  « Je supplie le parquet, vraiment que cette fois-ci, humainement, de ne pas s’opposer à ma demande de mise en liberté. C’est une doléance humanitaire que j’adresse à la Cour. Quand on m’a arrêté, j’étais très diabétique sans médication. C’est à la maison centrale que mon diabète s’est confirmé et on m’a soumis à une médication très forte parce que j’étais foudroyé. Là-bas les médecins ont cru que c’était des gouttes. C’est ici que j’ai su que c’était des neuropathies. Ça fait maintenant près de 10 ans que je suis diabétique sans médication parce que c’est depuis 2009 », a-t-il rappelé.

Le parquet n’a pas dit qu’il va s’opposer à cette nouvelle demande. Il a seulement demandé à la Cour de faire procéder à un contrôle médical avant de prendre sa décision. La position du parquet a été vite partagée par la partie civile représentée par l’agent judiciaire de l’Etat. Après avoir écouté toutes les parties, la Cour a renvoyé l’affaire au 22 avril 2024 pour prendre sa décision.

Amadou Damaro Camara est en prison depuis le 27 avril 2022. Ses deux co-prévenus, Zeinab Camara et Jin Sun Cheng comparaissent libres. Michel Kamano, le troisième, est à l’étranger pour des soins.  A cause de la mutation de certains magistrats récemment, ce dossier est jugé pour la deuxième fois.

Author: La Rédaction

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