Transition CNRD et Responsabilités de la Société Civile [Par Abdoul Sacko]

Il y a des acteurs issus de la société civile au CNT, mais parler de représentants agissant au nom ou en fonction des vertus de la société civile dans les organes de la Transition reste assez complexe, au regard même de la manière très opaque dont les choix ont été opérés par on ne sait qui, comment, ni à quel prix ou engagement.

Cependant, nous estimons que l’analyse de la situation, en termes de fin de mission à compter du 31 décembre 2024, au regard de l’échec multidimensionnel de la Transition actuelle, doit être transversale à tous les aspects de la gouvernance, à commencer par le Président de la Transition jusqu’à la plus petite responsabilité transitoire.

En conséquence, c’est une question d’éthique, d’objectivité et de patriotisme face à l’histoire pour chaque Guinéen qui occupe une portion de responsabilité actuellement. Car, à part les intérêts personnels ou, disons, les privilèges, il n’y a rien qui puisse justifier le maintien à un quelconque poste institutionnel ou politique, au regard du recul social (perte de repères moraux), sécuritaire (enlèvements ou disparitions forcées jamais vus en Guinée), humanitaire (des drames sans réponses sur les origines et les bilans), en matière de libertés et droits (retrait d’agréments de médias, coupures d’internet, interdiction de manifestations de protestation), judiciaire (pertes en vies humaines, arrestations et détentions sans procédures normales) et économiques (pauvreté croissante de façon généralisée à tous les niveaux de vie nationale).

Donc, la question, certes très symbolique à ce niveau, doit être perçue au-delà de ces quelques représentants d’entités au sein d’un CNT taillé sur mesure (le plus instrumentalisé, opaque et conflictuel de notre histoire récente) dès sa composition pour servir des ambitions politiques et des intérêts personnels. Mais la solution doit être globale et concerner chaque Guinéen pour mettre un terme à cette gouvernance des drames, des larmes, des peurs, des humiliations et de la paupérisation sans réponse ni perspectives crédibles de solutions.

Abdoul Sacko, Coordinateur National des Forces Sociales de Guinée

Author: La Rédaction

Related posts

Dossier Kassory devant la CRIEF : Mamadi Doumbouya omniprésent ?

Disparition de Foniké Menguè et Billo Bah : Ousmane Gaoual Diallo en parle sur RFI 

Condamnation d’Aliou Bah : l’UE se prononce