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Transition : la France adopte une approche prudente face à la situation en Guinée 

by La Rédaction

Alors que l’incertitude plane à Conakry, la France avance prudemment dans ses relations avec la junte dirigée par Mamadi Doumbouya nous révèle un un article d’Africa Intelligence. La disparition de deux figures de la société civile critiques envers le régime a soulevé des inquiétudes à Paris. Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, et Mamadou Billo Bah, deux activistes bien connus, ont disparu depuis le 9 juillet, plongeant le pays dans une atmosphère de tension accrue.

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Paris, soucieuse de ne pas se retrouver en première ligne, cherche à maintenir une relation équilibrée avec les autorités guinéennes tout en évitant d’attiser les tensions. Contrairement à d’autres partenaires de la Guinée, comme l’Union européenne ou le Royaume-Uni, la France n’a pas publiquement exprimé de préoccupations sur la situation, préférant travailler en coulisses. Des demandes de clarification ont néanmoins été adressées au gouvernement guinéen.

Sur le plan sécuritaire, la France continue d’apporter son soutien à Conakry à travers des formations militaires et un partenariat avec les forces spéciales guinéennes. Cependant, ce partenariat est de plus en plus remis en question par la société civile guinéenne, notamment le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), qui accuse les forces de sécurité d’être impliquées dans la disparition des activistes. Ce climat alimente un sentiment anti-français que Paris tente de contenir, particulièrement dans un contexte où les souvenirs des échecs français au Sahel sont encore frais.

La diplomatie française se montre également préoccupée par l’influence croissante de la Russie dans la région. Bien que Mamadi Doumbouya ait jusqu’à présent gardé ses distances avec Moscou, des contacts entre certains hauts responsables militaires guinéens et leurs homologues russes se multiplient. La visite discrète d’un conseiller spécial du ministre guinéen de la défense à Moscou a renforcé ces craintes, alors que Conakry cherche à diversifier ses partenariats en matière de défense.

En parallèle, toujours selon Africa Intelligence, des divisions internes au sein de l’armée guinéenne risquent de fragiliser davantage la stabilité du pays. La mort en détention du général Sadiba Koulibaly, ancien chef d’état-major, a exacerbé les tensions entre l’armée régulière et le Groupement des forces spéciales, une unité d’élite favorisée par Doumbouya.

Face à ces défis, Paris tente de naviguer sur une ligne de crête, cherchant à préserver ses intérêts tout en évitant une rupture brusque avec Conakry, qui pourrait laisser la porte ouverte à d’autres puissances.

Author: La Rédaction

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