Tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel : le parquet et les parties civiles confrontent Dadis, Marcel et Toumba

Depuis la matinée de ce lundi, le procès du massacre du 28 septembre 2009 est entré dans sa phase de confrontations. Les premiers à être confrontés à la barre sont le capitaine Moussa Dadis Camara, le capitaine Marcel Guilavogui et le commandant Aboubacar Sidiki Diakité.

Après le tribunal, c’est au tour des parties au procès de poser des questions de confrontations. Le parquet a commencé par savoir auprès du capitaine Dadis s’il confirme avoir assisté à des démonstrations de force au camp Alpha Yaya Diallo des civils pratiquant d’arts martiaux, à l’initiative du colonel Claude Pivi, et la présence de 26 éléments de Kaleah au camp, comme l’avait affirmé Toumba. “Ce sont des allégations”, a répondu Dadis.

La deuxième question du parquet posée par Abdoulaye Babadi Camara était adressée au commandant Toumba Diakité. Vous avez dit que vous étiez venu au stade dans le souci de chercher le président Dadis. Aviez-vous l’assurance qu’il était sorti du camp avant de sortir ? a-t-il demandé. “J’avais l’assurance qu’il était sorti. Sinon, je ne sortirais pas”, a répondu l’ex-aide de camp du président Dadis.

Monsieur le procureur, le témoin oculaire, le commandant du salon a été très clair. Il n’a jamais vérifié si j’étais au bureau ou je suis sorti. Si j’étais sorti, Escobar aurait dit ça ici. Je ne suis pas sorti du tout”, a répliqué l’ancien chef de la junte.

Abdoulaye Babadi Camara a posé une troisième question pour finir. Toumba confirme-t-il avoir trouvé au niveau de Madina le capitaine Marcel diriger une équipe dans la matinée du 28 septembre 2009 ? a-t-il demandé. L’aide de camp de Dadis n’a pas voulu entrer dans les détails mais il a maintenu ses propos. En réponse, Marcel a indiqué qu’il n’avait aucune équipe à Madina parce que n’étant ni commandant d’unité encore moins chef de section.

À a suite d’Abdoulaye Babadi Camara, c’est El hadj Sidiki Camara, le second substitut du procureur qui a posé ses questions de confrontations. Qui était l’adjoint de Toumba à la tête du régiment ? a-t-il entamé en s’adressant au capitaine Dadis. “C’est Dieu seul qui sait qui était son adjoint. Mais les gens disaient que Marcel était son adjoint. Toumba ne faisait rien sans Marcel”, a répondu l’ancien président de la transition.

Suite à l’insistance du juge qui a pensé qu’il n’a pas été très clair sur la question, Dadis a fini par affirmer qu’effectivement, Marcel était l’adjoint de Toumba même s’il reconnaît n’avoir pris aucun acte administratif à propos.

Sidiki Camara a aussi tenté de savoir auprès de Dadis si Toumba en sa qualité de commandant de régiment lui rendait compte des activités qui se déroulaient au sein des unités de la garde présidentielle. “Non. Pas à tout point de vue. Et il n’y avait pas de problème. C’est quand ça ne va pas que tu demandes des comptes”, a répondu l’ex-président du CNDD. “Dadis était informé de tout ce qui se passait dans les unités de la garde présidentielle”, a répliqué Toumba.

“Aucun être ne peut être informé de tout ce qui se passe autour de lui. Sinon, il n’y aurait même pas eu de putsch”, a opposé Dadis.

Le procureur de la République lui- même a été le dernier à confronter les accusés à la barre. Algassimou est d’abord revenu sur un propos de Marcel. Cet officier avait affirmé lors de son second interrogatoire que c’est Dadis qui avait habillé les recrues de kaleah qui sont allés perpétrés le massacre au stade. Il l’a réaffirmé à la suite de la question du procureur. Interrogé à ce propos, Dadis a dit que ce sont simplement des allégations. Qu’il ne l’a jamais fait.

Des avocats des parties civiles ont aussi posé des questions. Me Alpha Amadou DS Bah le premier. En réponse à sa première question, Toumba a confirmé avoir vu Marcel entrer au stade le 28 septembre 2009 et que c’est après cela que les tirs ont commencé. “Lorsque j’entrais, les tirs avaient commencé”, a rétorqué l’officier.

L’avocat a évoqué un passage de Toumba quand ce dernier affirmait que la garde parallèle à la présidence sous Dadis était gérée par Gono Sangaré qui aurait même fait embarquer des armes pour le stade dans la matinée du 28 septembre 2009. Après que Toumba ait martelé ses propos, l’avis de Dadis ne s’est pas fait attendre. “Ce sont eux qui savent comment ils ont fonctionné au sein du régiment. Ce sont des allégations”, a-t-il fulminé.

Le commandant Toumba Diakité n’a pas pu confirmer ou infirmer si ces armes ont servi à la commission du massacre ou pas. Cependant, il a rappelé avoir trouvé des fétiches au domicile de Gono Sangaré et que Foromo était le féticheur de Dadis. ” C’est Archi faux. Ce sont des allégations”, a répliqué l’ancien putschiste.

L’ex aide de camp de Dadis a refusé de répondre aux de Me DS Bah quand ce dernier lui a demandé s’il confirme avoir vu Marcel frapper des leaders et en blesser d’autres au stade. Interrogé, Marcel a dit qu’il n’a frappé aucun leader. Toumba a également refusé de confirmer ses propos selon lesquels, Marcel a extirpé Cellou de ses mains pour le molester, si Marcel l’a suivi quand il a sauvé certains leaders ou encore si Marcel a menacé de faire sauter la clinique Ambroise Paré si jamais les leaders y sont reçus. L’intéressé a nié tout le reste avant de préciser avoir pris sa grenade contre Tiegboro à la clinique Ambroise Paré, pas contre les leaders pour dit-il avoir sali le pouvoir qu’ils ont pris au prix de leur vie.

Toumba et Marcel ont confirmé qu’ils ont été marginalisés par Dadis et son clan après la prise du pouvoir. Le second a ajouté que c’est Dadis qui a planifié et exécuté le massacre du 28 septembre. Le capitaine a rétorqué que ces déclarations n’engagent que ses anciens collaborateurs.

Les confrontations des trois accusés avaient pris fin avant la pause de la mi-journée.

Author: La Rédaction

Related posts

Viol suivi d’assassinat d’Aicha Bah dans une école franco-arabe : le gouvernement annonce trois mesures

CAN 2025/Elimination de la Guinée : Naby Keïta se dit déçu 

Coordination de la Basse Côte : Elhadj Mamadou Camara, nouveau Kountigui, officiellement présenté à la population