Dans cette mêlée, le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), qui a mené le coup d’État, jouera un rôle sans doute significatif. Les regards se tournent vers le Colonel Mamadi Doumbouya, chef du Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), dont les actions ont chamboulé la politique préalablement établie. Son rôle actuel et futur dans la transition vers des élections libres et équitables pourrait être déterminant pour la stabilité du pays.
Alpha Condé a dominé la sphère politique guinéenne pendant plusieurs années. Certains voient en lui une figure qui pourrait continuer à peser sur la scène politique, tandis que d’autres perçoivent son influence en déclin, laissant place à de nouvelles aspirations démocratiques.
Des leaders de l’opposition tels que Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré cherchent à mobiliser leurs partisans pour façonner une nouvelle ère politique, libre des stigmates du passé. Cependant, la scène politique guinéenne n’est pas limitée qu’à ces figures emblématiques. De nouvelles voix cherchent à émerger, notamment Aliou BAH ou encore Badra Koné, portant l’espoir d’une ère de renouveau.
Cependant le chemin vers des élections pacifiques et transparentes est semé d’embûches. Le manque de volonté politique du CNRD, les tensions persistantes avec les forces vives et sociales du pays, les difficultés financières qui assaillent le pays, la nécessité de restaurer la confiance avec les institutions représentent, entre autres, des défis majeurs à surmonter.
Guinée 2024 : Vers une nouvelle constitution
Parmi les obstacles pour l’organisation des élections (locales, législative et présidentielle), on peut également noter l’absence remarquée de budget dédié dans la loi des finances 2024 aux élections, ainsi que l’insistance de la junte à extraire le fichier électoral de deux opérations de recensement (RGPH et RAVEC) contrairement aux meilleures pratiques internationales. Ce qui fait planer le doute sur une possible fin de la transition en décembre 2024 comme convenu avec la communauté internationale. A date, aucun recensement n’a réellement débuté sur le terrain et la classe politique refuse l’option choisie par la junte de mettre l’organe de gestion des élections sous la tutelle du ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation.
En cas donc d’organisation miraculeuse des élections d’ici décembre 2024, se pose alors la question d’un éventuel couplage des différentes élections afin de respecter les délais convenus.
Toutes ces circonstances concourent vers une possible dérogation à l’accord convenu avec la CEDEAO pour mettre fin à la transition en 2024.
La Guinée se tient ainsi à la croisée des chemins, avec des acteurs clés dont les actions et les décisions façonneront le paysage politique pour les années à venir. L’enjeu dépasse largement les intérêts individuels ; c’est l’avenir de la nation qui est en jeu. Réussir à organiser des élections crédibles en 2024 sans effusion de sang ne sera pas de l’ordre de la victoire d’un leader politique, mais plutôt le triomphe d’une Guinée unie, pacifique et démocratique.
Le rôle crucial du CNT : Nouvelle constitution et enjeux majeurs
Le Conseil National de Transition (CNT) se voit confier une mission capitale : élaborer une nouvelle constitution pour rétablir l’ordre constitutionnel en Guinée. Cette constitution doit aborder des questions d’une grande envergure pour la société, notamment l’imposition d’une limite d’âge pour les candidats à l’élection présidentielle, ce qui pourrait exclure de nombreux « poids lourds » de la politique ; la possibilité d’une vice-présidence à la tête de l’exécutif, la limitation du nombre de partis politiques ou encore le parrainage de candidature sont autant de sujets à controverse que le CNT devra aborder.