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Procès des évènements du 28 septembre : l’ex chef d’Etat-major Oumar Sanoh à la barre

by La Rédaction

La phase des témoignages dans le procès des évènements du 28 septembre 2009 se poursuit ce mercredi 15 novembre 2023 devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Ce matin, c’est le Général de brigade Oumar Sanoh, âgé de 64 ans, le deuxième témoin appelé à la barre. 

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La loi lui confère le droit d’être entendue à huis-clos. Après ce rappel du juge, l’ancien chef d’Etat major général des forces armées sous le CNDD, a opté pour l’audience publique avant de préciser qu’il n’y a aucun lien de subordination entre lui et qui que ce soit du côté de la défense ou du côté des victimes. Comme son prédécesseur, Ibrahima Sory 2 Tounkara l’a invité à lever sa main droite et de jurer de dire la vérité, rien que la vérité dans cette affaire, sans haine ni crainte

Le Général de brigade Oumar Sanoh est entré de plein pied dans sa déposition. Ce deuxième témoin, après Tibou Kamara hier mardi, a préféré commencer son récit par les faits avant le 28 septembre. Selon l’ancien chef d’Etat major général des forces armées sous le CNDD, de son bureau au camp Samory Touré, il s’est rendu au camp Alpha Yaya Diallo entre le 25 et le 26 septembre pour rencontrer le ministre de la défense.

Il dit avoir trouvé le général Sékouba Konaté, non pas dans son bureau, mais chez le président. Dadis aurait dit qu’il y a trop de murmur dans la cité. Qu’il ne souhaiterait voir aucun militaire dans la rue si le meeting des forces vives a lieu. C’est après que le président du CNDD a voyagé sur Labé, a rappelé le témoin.

Oumar Sanoh a ajouté que tout le monde était informé du meeting des forces vives, mais que lui personnellement n’était pas trop convaincu de sa tenue à cause du bons rapports que le capitaine Dadis entretenait avec les leaders politiques d’alors. Comme le président le lui avait demandé, le 27 septembre, la veille du meeting des forces vives, à 10h précisément, il a passé le communiqué à tous les chefs d’Etat major et les commandants des grandes unités de consigner tous les militaires dans les casernes.

L’ancien chef d’Etat major général des forces armées a expliqué que dans la matinée du 28 septembre 2009, il était à son bureau au camp Samory Touré à 7 heures déjà. Il dit avoir appris beaucoup de choses du massacre au stade à travers son poste récepteur. Il s’est souvenu qu’entre 10h et 11h, une française, responsable de la croix rouge, l’a appelé au téléphone pour l’informer que son service est débordé au stade. Qu’il y a des blessés et des morts. Elle a donc sollicité, selon Sanoh, de nouvelles ambulances pour secourir les victimes.

Il dit avoir appelé ensuite le ministre de la santé, le colonel Abdoulaye Chérif Diaby pour le lui dire. Ce dernier qui était en route pour son chantier lui aurait répondu que toutes les ambulances sont sur cales, exceptée une seule de l’hôpital Donka qui était déjà dans la course. Puisqu’elle ne voyait pas de nouvelles ambulances, la croix rouge a ensuite sollicité des camions. Oumar Sanoh a alors demandé au commandant du train militaire de préparer et d’acheminer trois camions au stade. Un quatrième a été ajouté après.

Sous les directives de la française, les chauffeurs ont embarqué les corps pour la morgue de l’hôpital Ignace Deen. Pour n’avoir pas trouvé les responsables de la morgue sur place, les chauffeurs ont décidé d’eux-mêmes d’aller garer les camions dans l’enceinte du camp Samory. Selon l’officier à la retraite, il n’a pas vu les corps, mais il a été porté à sa connaissance que la dame en a embarqué 155 dans les différents camions. Tous ont été transportés à Ignace Deen, plus deux autres retrouvés plus tard. Les camions ont été retournés au parc du train militaire aux environs de 17h, a conclu le témoin parlant de la situation des corps.

Apres son exposé préliminaire, Oumar Sanoh a ensuite affronté les questions des différentes parties au tribunal criminel de Dixin. Mais avant, ce nouveau témoin est revenu sur les conditions dans lesquelles il a rencontré le président du CNDD dans la soirée du 28 septembre 2009. Selon donc l’ancien chef d’Etat major général des forces armées sous le CNDD, il est resté dans son bureau au camp Samory Touré jusqu’à 16h. Il a quitté après pour le camp Alpha Yaya Diallo en compagnie de l’actuel directeur de cabinet du ministère de la défense, afin de rendre compte de ce qui s’est passé au fil de la journée concernant l’armée.

Ils ont trouvé Dadis dans son salon avec les éléments du salon. “Quand on est venus, on l’a trouvé en train de crier sur ces éléments du salon en disant vous m’avez empêché de sortir. Je voulais allé calmer les gens. Quand il veut s’approcher de la porte, tout le monde vient prendre ses pieds. Il a dit qu’il connait les militaires guinéens. Que voilà ce qu’ils ont fait. Qu’ils l’ont trahi. Haba et moi avons chercher à la calmer, mais sans succès. On n’a même pas pu lui faire le compte rendu. Apres 17h, nous on a quitté”, a précisé l’ancien chef d’état major général des armées.

Author: La Rédaction

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