C’est l’une des actualités majeures qui polarisent les débats dans la Préfecture de Kindia. La mise en place annoncée d’une délégation spéciale à la commune urbaine, écaille les curiosités au sein de la population. Une délégation spéciale très attendue et qui devra redorer le blason de l’équipe sortante dont le bilan reste décrié par une frange importante des citoyens.
Alors que les tractations ont déjà commencé pour la constitution de cette future équipe, la société civile de Kindia se montre perplexe. Elle relève tout d’abord l’ambiguïté qui caractérise le début du processus.
Selon Mohamed Kassy Camara, cela se souligne d’abord par les critères et le nombre de personnes à désigner dans les communes rurales et urbaines du pays. « Imaginez dans les communes de type A comme Kindia, Matoto, Ratoma on peut prendre jusqu’à 40 personnes mais les petites communes rurales comme Molota, Samayah ou Dögomet là-bas, on peut prendre 25 ou 30 cadres. Donc normalement ces critères devraient être préétablis pour permettre aux gens de savoir quelle serait la provenance des uns et des autres. Mais là, on a vu un communiqué qui a été taillé sur mesure soit disant que la délégation spéciale va être composée de 25 personnes dont 5 de la société civile, 5 des femmes, 5 des jeunes et 5 des fonctionnaires à la retraite et 5 des religieux », a-t-il fait remarqué.
L’activiste de la société civile dit ne pas comprendre également l’absence des fonctionnaires dans cette proposition qui selon lui, peut être remise en cause par l’exécutif. « La décision finale viendra de l’exécutif. Ça risque d’être parachuté comme ce qu’on a vu avec le CNT. Vous choisissez à la base mais le dernier mot n’est pas avec vous. On a foi à la diligence du Préfet pour faire un bon choix », se rassure t-il.
L’atmosphère autour de cette future délégation spéciale amène ces activistes à s’intéresser à chaque étape du processus. « Nous savons que cette délégation spéciale hérite d’un conseil communale qui traîne beaucoup de casseroles. Donc elle sera confrontée à deux grosses difficultés. Premièrement, c’est de dire de tout bien faire, notamment en ce qui concerne les baux qui, il faut le souligner, ont été passés en bonne et due forme. Cela les mettra en mal avec les opérateurs économiques. Deuxièmement, en se disant de jouer le jeu de tout le monde comme c’est de coutume en Guinée, tu seras en mal avec la population. Tant mieux, certains diront qu’ils ne sont pas élus par la population, qu’ils sont nommés par décret. Donc de faire l’affaire de celui qui les a nommé. Voilà la complexité qui attend cette future délégation spéciale », indique Kassy Camara.
Depuis quelque jours, des noms circulent quant à l’identité de ces futurs membres de la délégation spéciale de Kindia. Mais jusqu’à date, aucune communication officielle des autorités administratives de la place.
Pour notre interlocuteur, cela n’est pas surprenant. « Il ne faut pas se l’eurrer, ça ne se passera pas dans la transparence la plus absolue. Déjà nous ne sommes pas dans une période normale. Nous sommes dans une période de transition. Donc ce n’est pas le moment de dire qu’on va laisser la lattitude au peuple de choisir ses candidats. Ce moment là va arrivera parce que tôt ou tard il y aura des élections », a martelé l’activiste.
Selon lui, les priorités de la future délégation spéciale de Kindia devraient être entre autres, de faire l’inventaire des projets et contrats de l’équipe sortante en mettant notamment l’accent sur les contrats de baux et se fixer des missions et non des visions, conformément à une ligne directrice.
www.aConakrylive. com
Kindia, Mohamed Camara.