L’annonce intervient sept mois après le putsch militaire qui a renversé le président Ali Bongo, dont la famille était au pouvoir depuis à 55 ans. Le president Brice Oligui Nguema a lancé ce mercredi 3 avril un Dialogue national inclusif (DNI) d’un mois, censé préparer des élections en 2025.
Le respect, jusqu’ici, d’un calendrier de deux ans pour rendre le pouvoir aux civils est salué par la communauté internationale et une grande majorité de Gabonais, pour qui le président de transition Oligui est un “héros” qui les a sauvés d’un régime “corrompu”. Mais des voix s’élèvent pour fustiger un dialogue “entre soi” qui pavera une voie royale au général vers la préprésidentiell.Ce dialogue réunira à Libreville 580 participants nommés par M. Oligui débuteront mercredi au Stade de l’Amitié sino-gabonaise à Angondjé, dans la banlieue de la capitale. L’opposition fustige pour sa part le fait que les 580 participants soient issus essentiellement des militaires et des institutions de transition nommées par le chef de l’Etat: gouvernement, députés, sénateurs, certains conseils municipaux et départementaux, etc.
Il faudra compter 217 représentants de la société civile (patronat, syndicats, retraités, jeunes, handicapés, ONG, cultes…), tous également nommés par décret du président mais pas forcément tous dans son camp. Le chef de l’Etat a également choisi, pour participer au DNI, une parmi quatre personnes proposées par chacun des 104 partis légalement reconnus, dont une immense majorité a fait allégeance au général.
Selon le gouvernement, 38.000 doléances et suggestions ont été recueillies parmi les 2 millions d’habitants de ce petit pays d’Afrique centrale riche en pétrole. Elles devaient être synthétisées pour servir de base aux travaux du DNI, mais aucune synthèse n’a été publiée à ce jour.
Le dialogue national n’étant pas “souverain”, ses résolutions ne seront pas contraignantes.