Massacre du 28 septembre : « j’ai vu le Colonel Thiegboro venir accompagné par deux ou trois bérets rouges » (Abubakr)

by La Rédaction
Après le huis clos hier du témoin de la partie civile Mamoudou Diallo, ce mardi 13 février c’est un autre témoin très connu dans le monde médiatique guinéen qui est à la barre pour sa déposition. Il s’agit du  journaliste Boubacar Algassimou Diallo « Abubakr », rédacteur en chef du journal Lynx au moment des faits.

Dans son récit, il dit s’être rendu au stade peu avant 8h et affirme avoir été témoin des violences qui se sont passées aux alentours du stade du 28 septembre. Selon lui, il est sorti de chez lui à 7h pour arriver au stade à 7h 30 mn.

Depuis l’esplanade, il a affirmé avoir vu des gens venir de tous les horizons pour rallier le stade. « C’est entre temps que j’ai vu le colonel Thiegboro venir, je crois qu’il était accompagné par deux ou trois bérets rouges, Thiegboro même a été ovationné par la foule. Et quand il est arrivé sur les lieux, il a demandé aux manifestants de rentrer chez eux. Cela s’est passé devant la pharmacie Manizé. Après Thiegboro a quitté »,  a-t-il expliqué.

Plus loin, il dira avoir cherché à rejoindre les leaders qui étaient en partance chez Jean Marie Doré. « Je suis allé dans une famille à côté pour prendre les ablutions, comme me l’avait conseillé une sœur qui vit depuis les États-Unis. De là, j’ai vu un jeune venir en courant pour rentrer dans la maison, il était pourchassé par des hommes en T-shirt noir et pantalon olive. Au sortir, j’ai vu les leaders accompagnés d’une foule aller vers chez Jean Marie Doré. Le moment de les rejoindre, j’ai appris qu’ils étaient déjà arrivés au stade », a témoigné Aboubakr

Par ailleurs, il dira avoir vu des jeunes qui étaient pourchassés par des éléments en maillot Chelsea. « C’est après quelques minutes que j’ai entendu des cris forts et des coups de feu venant du stade. Et j’ai vu des jeunes quitter le stade en courant pieds nus. Donc, je suis allé vers eux pour savoir ce qui se passait. Ils m’ont dit que ça tire au stade. Donc, j’ai cherché à rejoindre le stade, c’est ainsi que je me suis croisé vers l’ambassade du Japon avec les manifestants qui étaient pourchassés par des hommes en T-shirt Chelsea. Ils étaient munis de gourdins. Mais je n’ai pas vu d’armes avec eux. C’était de la débandade à Landreah. J’ai vu des jeunes de peur se jeter à la mer. Moi, j’ai été sauvé par un jeune coiffeur, qui a dit aux hommes en T-shirt Chelsea qui voulaient m’attaquer que j’étais venu me coiffer », a relaté Aboubakr devant le tribunal criminel de Dixinn.

Barry Mamadou

Author: La Rédaction

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