Le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation a prévenu les leaders politiques. Chez nos confrères de Africaguinée, Mory Condé a fait savoir que tous les dirigeants politiques dont les mandats sont expiré n’auront pas de choix que d’organiser des congrès, conformément aux statuts et règlements qui régissent leur fonctionnement.
Mory Condé indique dans les colonnes du site que les partis qui ne respecteront pas leurs statuts et règlements vont être empêchés de participer aux prochaines élections. Joint par notre rédaction ce vendredi, Édouard Zotomou Kpogomou, vice-président de l’ANAD et président du parti UDRP, pense que cela ne relève pas du rôle du ministère de tutelle des partis politiques. « Nous prenons le timing, pourquoi c’est maintenant, ils sont en train de parler de ça. Les partis politiques sont des entités bien structurées, donc des entités qui ont aussi des conseils, ils ont des avocats, des statuts et des règlements intérieurs. Ces statuts et règlements intérieurs fixent la périodicité des Congrès. Alors, nous disons qu’il n’appartient pas au ministère de l’Administration du territoire d’imposer aux gens la nécessité de pouvoir faire ceci, de pouvoir faire cela. Tout ce qu’il y a à faire c’est pendant la période des élections, il faut que les partis soient à jour, il faut que les candidats soient assermentés ou alors plébiscités ou alors désignés par la population ou par un congrès, ils devraient attendre justement cela. Maintenant, si cela fait partie des conditions pour présenter un candidat, en ce moment, ils peuvent dire que tel parti ne pourra pas aller parce qu’il n’y a pas eu de congrès. Donc, on ne peut pas prendre comme cela, envelopper tout et dire que nous allons superviser les congrès », a déclaré Edouard Zotomou.
À en croire M. Zotomou, aucune loi n’autorise le MATD à s’immiscer dans la gestion des partis politiques. « Aucune prérogative n’est donnée au ministère de l’Administration du territoire pour s’immiscer dans la gestion quotidienne des partis. Ils doivent superviser la légalité, le remplissage de toutes les conditions pour effectivement être un parti politique. Mais de là à dire qu’ils vont superviser des congrès, ils n’ont pas ce droit, il appartient aux partis politiques de faire leurs congrès et d’informer. C’est ce qui est dans le code des formations politiques et d’en informer le ministère de tutelle. Nous ne pensons pas que cette prérogative de superviser soit donnée à l’administration du territoire », a soutenu le vice-président de l’ANAD.
Par ailleurs, Édouard Zotomou soupçonne le MATD, avec toutes ces menaces, de chercher à se débarrasser de certaines formations politiques gênantes en vue des prochaines élections. « Nous pensons que le MATD a une volonté manifeste, nous n’avons jamais cessé de le dire. Depuis le moment où on a commencé à demander aux partis politiques d’aller déposer leurs agréments, nous avons franchement ridiculisé cette demande. Parce que ça démontre que le ministre de l’Administration du territoire ne savait pas qui était parti politique et qui ne l’était pas. À partir du moment où ce sont eux qui délivrent les agréments aux partis politiques, pourquoi ne pas avoir justement une base de données qui expose les statuts de tous les partis politiques en Guinée. Ça veut dire qu’ils ne savent pas, qu’ils n’ont pas le contrôle. Alors, nous disons que cette volonté est là depuis longtemps et il le faut pour savoir qui est qui et est-ce que les gens ont réellement la chose, même s’ils se sont rendu compte effectivement que ce plan ne peut pas aller. Ils sont en train de se dire maintenant qu’il faut faire les congrès, il faut faire ceci ou cela, les congrès comme je l’ai dit, c’est demandé et c’est régi par les statuts et c’est aussi régi par les règlements intérieurs, donc nous ne pouvons pas permettre que cela se passe », a-t-il fait comprendre
Mamadou Barry