Près d’un mois après la dissolution de la précédente, l’on connaît désormais la nouvelle équipe gouvernementale de la Guinée dirigée par Amadou Oury Bah. Le décret publié mercredi soir sur les ondes des médias publics laisse plusieurs observateurs dans un désarroi total. C’est le cas du coordinateur de la maison des associations et ONG de Guinée. Alpha Bayo interrogé par notre rédaction souhaiterait plutôt avoir un gouvernement plus ouvert à la classe politique et sociale.
Pire pour lui, les 30 pour cent de places annoncés en faveur des femmes par le PM n’ont point été respectés. “La mise en place du gouvernement relève du pouvoir discrétionnaire du Président, ce qui veut dire qu’il nomme à un poste qui il veut. En tant qu’observateur et acteur de la société civile, on s’attendait beaucoup plus à un gouvernement d’union nationale pour entamer la redynamisation du cadre de dialogue puisqu’aujourd’hui nous sommes en transition et cette étape est éminemment politique et sociale. On s’attendait à ce que les acteurs politiques majeurs puissent désigner des cadres pour occuper la tête des départements. Ce qui pourrait faciliter le cadre de dialogue. Mais malheureusement c’est un gouvernement qui a été choisi je ne sais sur quelle base et sur quel critère ?’’, déplore l’activiste de la société civile.
Plus loin dans ces analyses, le coordinateur de la MAOG fait remarquer : “vous constaterez également qu’il ya presque 50 pour cent des membres de l’ancien gouvernement qui ont été reconduits et ça ce n’est qu’une désolation totale. Nous savons le précédent gouvernement les crises dans lesquelles il nous a plongé. La crise liée aux médias, à l’internet, la cherté de vie et bien entendu la crise liée au délestage et au manque d’eau dans les robinets, ça c’est à l’actif de l’ancien gouvernement. Donc si nous constatons aujourd’hui que 50 pour cent de ceux-ci sont reconduits, franchement on ne s’attendait pas à celà. L’autre chose, c’est par rapport à la représentativité féminine. Il est important de rappeler que le PM lors de son passage à Kindia à l’occasion du 8 mars avait promis 30% de femmes dans le futur gouvernement, mais malheureusement sur les 29 il n’y a que six ce qui fait 20 pour cent. Normalement on pouvait même aller jusqu’à 35 à 40 pour cent’’, a t-il fustigé.
Pour terminer, Alpha Bayo suggère au nouveau gouvernement, “en tant qu’acteur de la société civile c’est de se mettre au travail dans l’intérêt supérieur de la Guinée et des guinéens. D’éviter la corruption et les détournements des fonds puisque ce sont des mauvaises pratiques du passé. Nous pensons que le chemin est encore long, il doivent beaucoup s’atteler aussi sur le processus de la transition pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Aujourd’hui il y a un accord dynamique avec la CEDEAO, nous pensons que cet accord prendra fin le 31 décembre 2024 pour qu’on ait un président civil à partir du 1er janvier 2025’’, propose le coordinateur de la MAOG.
MLYans