Procès des événements du 28 septembre 2009 : des éléments de preuve projetés 

Le procès des événements du 28 septembre 2009 a repris ce lundi 26 février 2024 devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Après l’audition des témoins, l’heure est à la projection des éléments de preuves constitués des vidéos et des audios. La première vidéo qui a été projetée est intitulée : “ Dadis 28 septembre France 24 “. Il s’agit d’un entretien que le capitaine Moussa Dadis Camara avait accordé à la télévision française France 24 alors qu’il était encore en fonction.

Dans la vidéo, l’ancien chef de junte réagi d’abord aux sanctions annoncées par la France après le massacre du 28 septembre 2009. “Si la France prend des sanctions, c’est d’ordre classique. On ne condamne pas la France. Si la France fait rupture au point de vue coopération militaire, c’est la France qui est perdante. Ce n’est pas la Guinée. Quel que soit le problème, la France doit être le premier pays dans le monde, parce qu’elle nous connaît mieux par rapport aux autres puissances. Quoi que les choses se passent, nos relations sont indissociables”, a-t-il déclaré.

Le capitaine est aussi revenu sur le bilan définitif de la manifestation des forces vives. Selon les informations reçues du ministre de la santé, a-t-il dit, le nombre de morts est dans l’ordre de 57 dont 53 par bousculade et 4 par 4 par balles perdues.

Dans le même entretien, Dadis évoque la mise en place d’une commission d’enquête nationale et internationale. “J’ai fait un communiqué demandant au président des nations unis de faire une enquête des événements de janvier-février passé pendant que je n’étais pas au pouvoir. Ensuite les événements du 28 septembre 2009″, a-t-il confié à son interlocuteur.

Dadis répond à la question de notre confrère relative à l’intervention des militaires au stade. L’ancien président du CNDD parle d’une armée mal en point à l’époque. “Nous avions une armée qui n’a jamais été structurée. 50 ans après, c’est la seule armée au monde où le statut n’est pas respecté où il n’y a pas une refonte, où il sergent ou le caporal peut dire à un général merde”

Plus loin, Dadis va jusqu’à accuser les leaders des forces vives de l’époque d’être responsables des événements du 28 septembre. “Pourquoi les leaders sont coupables? Ils ont été des coupables. Parce que c’était prémédité. Lorsque vous mobilisez une marée humaine et que cette marée humaine participe à la marche, saccage des édifices publics surtout les commissariats pour se saisir des armes et aller à un meeting, c’est une menace”, a rappelé le capitaine.

La dernière question du journaliste a porté sur la question de la candidature du capitaine Moussa Dadis Camara. ” Je ne suis pas pressé pour la question de la candidature. J’ai là tête sur les épaules. Je suis libre. La Guinée est un État souverain. Et pourquoi le peuple dit aujourd’hui qu’il faut que le capitaine Dadis soit candidat ? Cette population a peur. Parce que même moi, si ce n’est pas la sagesse, si ce n’est pas parce que ces hommes ont du sentiment pour moi, cette armée, personne ne peut la maîtriser. Je suis dans le dilemme. Dire NON, je ne suis pas candidat, et qu’il ait des problèmes. Dire OUI, je suis candidat et qu’il ait des problèmes. Je suis entre le marteau et l’enclume”, a fait savoir Moussa Dadis à l’époque.

Une deuxième vidéo a été projetée. Dadis dans son treillis militaire, coiffé de béret rouge, reçoit deux journalistes africains. Dans l’entretien, le capitaine flingue Alpha Condé. Il l’accuse d’avoir participé aux rébellions dont le pays avait été victime dans les temps. Dadis accuse également Alpha de complot contre son pouvoir afin d’assouvir, dit-il, son envie d’arriver au pouvoir.

Il est longtemps revenu sur les conditions dans lesquelles il a pris le pouvoir après le décès du général Lansana Conté. L’ambition qui était la sienne à l’époque aussi. Celle de sortir le pays de l’ornière au profit des générations futures en luttant contre la corruption, la drogue et en dotant la Guinée de l’eau et d’électricité.

Author: La Rédaction

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