Procès des évènements du 28 septembre : une victime dit avoir été chassée de l’hôpital pour avoir refusé de serrer la main de Dadis

Le procès des événements du 28 septembre 2009 s’est poursuivi ce mardi devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. C’est Mamadou Baïlo Sow qui était à la barre ce mardi. Il s’agit d’un staffeur né en 1988 à Bissikrima dans la préfecture de Dabola.

Le plaignant a expliqué qu’il a bougé de chez lui à Wanindara à partir de 6h pour le stade en compagnie de plusieurs autres manifestants. De la cité Enco 5 au stade en passant par Cosa, Bambéto et Hamdallaye, il dit avoir constaté la présence des policiers et des bérets rouges partout. Cependant, ils ont franchi toutes ces étapes sans grandes difficultés.

C’est à la Belle vue que des policiers ont tenté d’empêcher sérieusement les manifestants de poursuivre leur chemin. Ces derniers ont tiré sur deux de ses amis, a-t-il informé.  Arrivés à la terrasse, ils ont trouvé le Colonel Moussa Tiegboro Camara arrêté en train de crier, selon lui, sur des gens. Dans son cortège, a révélé Mamadou Baïlo Sow, il y avait trois bérets rouges.

En dépit des petites difficultés à l’esplanade, le plaignant et ses compagnons ont pu accéder à l’enceinte du stade. Il a rappelé que l’irruption des militaires a débouché sur des violences. Il dit avoir perdu tout espoir quand il a vu Cellou Dalein Diallo se faire sauvagement bastonner par un militaire.

Les sévices qui n’ont pas épargné les leaders, n’épargneront point les militants, s’est-il dit. Lorsqu’il tentait de sortir du stade, il a été atteint par balle au niveau du flanc droit après avoir reçu des coups sur la tête de la part d’un béret rouge qui l’avait empêché de grimper à un manguier à travers lequel il voulait se sauver, a décrit la victime. De là où il était couché, a ajouté le jeune, il a vu une femme qui se faisait violer par des agents.

Selon Mamadou Baïlo Sow, il a été secouru par la suite par d’autres manifestants qui se cherchaient. C’est dans ces conditions, qu’il s’est retrouvé dans une clinique privée chez un certain Dr Sow avant d’être admis à l’hôpital Donka.

Pour avoir refusé de serrer la main au capitaine Moussa Dadis Camara qui avait rendu visite aux malades trois jours après le massacre, il est renvoyé de l’hôpital, a témoigné Mamadou Baïlo.

Il a poursuivi ses soins dans son quartier à ses propres frais. Il est ensuite admis à la clinique Mère et enfant aux frais de Cellou Dalein Diallo. Jusqu’à date, a indiqué le plaignant, il traîne les séquelles de ses blessures. Il demande l’application stricte de la loi à l’encontre des membres du CNDD qui, selon lui, sont responsables des événements du 28 septembre 2009.

Author: La Rédaction

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