La journée de ce vendredi s’annonce décisive en Guinée. Au tribunal de première instance de Dixinn, le verdict est attendu dans le dossier Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse guinéenne, incarcéré depuis le 23 janvier dernier à la maison centrale de Coronthie pour avoir appelé à une manifestation.
Le syndicat exigeait alors la levée des restrictions sur internet, l’arrêt des brouillages des principaux médias du pays, brouillage qui met en péril la survie de plusieurs entreprises de presse.
Sekou jamal pendassa devrait être situé sur son sort ce vendredi. En tout cas c’est ce que prévoyait le renvoie annoncé mardi dernier lors de la tenue de son procès. Il a été jugé devant le tribunal correctionnel de Dixinn qui lui reproche des faits de provocation d’un attroupement non armé, d’atteinte et menace de porter atteinte à l’ordre public, à la sécurité publique, à l’intégrité et à la dignité des individus par le biais d’un système informatique.
Des accusations rejetées en bloc par le secrétaire général du syndicat des journalistes. Ses avocats ont défendu son innocence avant de louer le combat qu’il mène en faveur de la liberté de la presse dans le pays. Le parquet a quant à lui requis qu’il soit retenu dans les liens de la culpabilité et condamné à 6 mois d’emprisonnement et à une amende de 500 mille francs guinéens.
Le délibéré dans ce dossier pourrait être déterminant par rapport à l’avis de grève générale illimitée déposé hier jeudi par le mouvement syndical guinéen. Ce dernier exige, outre l’application de deux protocoles d’accord signés récemment avec le gouvernement, la levée des restrictions sur internet, la libération de Sékou Jamal Pendessa et la fin des brouillages des signaux des médias du pays.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, quelques heures seulement après le dépôt de l’avis de grève, les citoyens ont noté une amélioration dans l’accès à internet. Les restrictions ont visiblement été levées.
Certaines radios ont aussi noté une amélioration de leur signaux. C’est le cas de Fim fm qui semble progressivement reprendre ses programmes.
La mise en liberté du secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse guinéenne pourrait offrir des arguments au gouvernement pour obtenir l’ouverture d’un couloir de dialogue avec le mouvement syndical. Dialogue qui pourrait conduire au report de la date de début de la grève générale et illimitée prévue ce lundi 26 février 2024.
