C’est la première prise de parole du tout nouveau premier ministre guinéen sur les ondes d’une station étrangère. Amadou Oury Barry chez nos confrères de la radio France internationale a évoqué plusieurs questions du moment. Le dialogue politique, la crise d’électricité, du carburant, la cherté de la vie, pourquoi pas le retour à l’ordre constitutionnel.
Tout a été abordé en 17 minutes par le PM guinéen. Selon le chef du gouvernement, bien que les militaires sont disposés à rendre le pouvoir, “l’année 2025 reste la bonne période pour couronner l’ensemble du processus’’.
“Les processus de transition sont complexes d’un pays à un autre, malheureusement la CEDEAO a toujours interprété la question de la transition comme une simple passation de pouvoir. Or, les causes fondamentales de la déstabilisation de la Guinée sont d’ordre beaucoup plus structurelles. Donc si nous voulons éviter la répétition de ces séries d’instabilité, il faudra prendre en compte la nécessité d’une stricte building, d’où la refondation en se dotant d’instruments nous permettant d’éviter de nouvelles crises politiques majeures. Bien entendu à l’heure actuelle, il ya quelques retards qui ont été constatés. Nous ferons les points dans les prochaines semaines avec la classe politique de manière globale et nous ferons en sorte que les rétards constatés puissent être rattrapés avec l’aide de Dieu’’, a déclaré le chef du gouvernement.
A la question de savoir combien de tempdeva durer encore la transition ? Bah Oury nuance. “Je pense que la durée de la transition dépendra de ce qui sera fait sur le terrain. Nous avons besoin de finaliser le RAVEC duquel sera extrait le fichier électoral. Donc d’ici là fin de l’année, il faudra nécessairement que le referendum qui est un objectif du président se tienne. A partir de ce moment là, les autres étapes du processus électoral vont être déclinées. J’espère que nous tiendrons le cap et ce qui est en train d’être fait nous projette directement vers 2025’’, se défend t-il.
S’il ya referendum avant la fin de l’année peut on espérer à un retour à l’ordre constitutionnel d’ici un an ? Le chef du gouvernement ajoute : “je ne peux pas me prononcer puisqu’il ya beaucoup de contingences. Dans un contexte où nous accusons une fragilité sur le plan économique et financier nous devons travailler à la stabilisation et à la décrispation pour avoir une possibilité d’examiner et de faire les étapes du chronogramme dans une relative sérénité. L’objectif c’est de finir cela et je pense que 2025 est une bonne période pour couronner l’ensemble du processus’’, a déclaré le chef du gouvernement guineen ce mardi chez nos confrères de RFI.
Le premier ministre guinéen déclare être venu à la primature pour aider à décrysper la situation. Au nombre des faits ayant contribué à creuser le faussé entre la junte et la population il ya bien la restriction de l’internet, le brouillage des ondes et le manque d’un dialogue politique sincère.
Au cours de cette sortie, le chef du gouvernement a rassuré qu’il mettra tout en œuvre afin que les choses revienne à la normale. “La question de l’internet, au delà des péripéties politiques, est devenue la 4ème révolution industrielle, de ce point de vue, la Guinée ne peut pas rester en dehors de ce processus mondial. Nous allons tout mettre en œuvre pour que la situation revienne à la normale. Mais tout en exigeant la responsabilité de la part de tous les acteurs par rapport aux intérêts majeurs du pays’’ a brièvement déclaré le PM sur la question concernant linternet.
S’agissant du cas des médias, Bah Oury poursuit : “j’ai déjà rencontré à ma demande les associations de presse et nous avons échangé sur la question. Dans les prochains jours nous allons travailler à ce que la situation revienne à la normale. Avec les patrons de presse, j’ai pris en compte leur doléance et préoccupation et je vais en discuter avec le président de la transition pour avoir son point de vue. Je pense que l’état d’esprit qui doit prévaloir à l’heure actuelle c’est un état d’esprit de décrispation. Et comme les médias, notamment les patrons, vont mettre en place un organe d’auto régulation interne, je pense qu’ils ont pris bonne note de la nécessité de moraliser et de discipliner la nouvelle génération de journalistes qui sont beaucoup plus dans la culture des réseaux sociaux que celle d’un professionnalisme avéré’’, a rassuré le nouveau chef du gouvernement guinéen.
Sur le dialogue politique qui pointe à l’horizon, Bah Oury se veut très confiant. “Le temps a permis après deux ans et demi de ramener la raison au niveau de la plupart des acteurs politiques. Suite à ma nomination, j’ai reçu des félicitations et encouragements de tous les grands acteurs politiques du pays, nous allons renforcer cette dynamique de décrispation et nous allons travailler à ce que tout le monde puisse se retrouver autour de la table pour que la Guinée puisse revenir à un ordre constitutionnel normal’’, suggère le PM ce mardi chez nos confrères de rfi.
MLYans
