L’accusé s’appelle Joe Atu. Il est né en 1966 au Nigeria. Depuis le 20 décembre 2019, il croupissait à la maison centrale de Conakry.
Le quinquagénaire a été jugé ce mardi 5 mars 2024 devant le tribunal criminel de Mafanco. Il lui est reproché des faits de viol commis sur une mineure âgée, au moment des faits, de 14 ans, dans des toilettes publiques à Mafanco, non loin du domicile du président Alpha Condé. La petite vendait de l’eau glacée, selon l’ordonnance de renvoi.
L’accusé n’a pas explicitement reconnu les faits à la barre. Cependant, il dit avoir vu une fois l’enfant après l’accouchement de la victime. Cet enfant âgé désormais de 4 ans est de teint noir comme lui et porte le nom de son feu père, Emmanuel Atu, a-t-il confirmé.
À l’audience, il est allé jusqu’à éprouver le sentiment de sortir désormais de prison pour aller présenter son enfant à ses parents au Nigéria. Cette version a attiré l’attention du ministère public. Pour son représentant au procès, il n’y a pas meilleure preuve en matière de viol que l’enfant qui en a résulté.
Tout en sollicitant la clémence du tribunal, il a demandé que Joe Atu soit retenu dans les liens de la culpabilité pour des infractions de viol et condamné au temps mis en prison.
Dans ses plaidoiries, la défense a déclaré que c’est inimaginable pour elle, que son client puisse avoir le courage d’abuser de la fille dans les toilettes publiques alors que des gens se bousculent régulièrement devant celles-ci.
Elle a ajouté qu’il y a un défaut de preuves matérielles pour soutenir les infractions poursuivies avant de solliciter finalement l’acquittement de son client.
À la suite des débats, du réquisitoire du parquet et des plaidoiries de la défense, le juge a renvoyé l’affaire au 13 mars prochain pour situer l’accusé sur son sort.