Le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit ce mardi, 14 mai 2024, devant le tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Les avocats des parties civiles ont toujours la parole. C’est au tour de l’équipe dirigée par Me Alpha Amadou DS Bah de plaider. Ce, après celle de Me Hamidou Barry ce lundi 13 mai.
Cet autre avocat des parties civiles a commencé par accuser le colonel Moussa Tiegboro Camara et le colonel Jean Claude Pivi d’avoir toujours nargué les victimes du massacre du 28 septembre pendant 13 ans.
Pour lui, l’organisation de ce procès est un acquis massif pour la Guinée. Un pays qui est connu, selon lui, comme étant celui de l’impunité.
« L’histoire sociopolitique de notre pays est jalonnée de plusieurs crimes d’Etat. Il y a le camp Boiro où Amnesty International parle de 50 000 morts. Il y a la répression de 1985, les répressions de janvier et février 2007 et tout récemment il y a plusieurs cas de violation massive des droits de l’homme. L’argument principal de ceux qui pensaient que ce procès du massacre du 28 septembre 2009 n’allait jamais avoir lieu, c’est : nous sommes en Guinée, le pays de l’impunité, le pays qui protège ceux qui commettent des crimes. Monsieur le président, l’illustration la plus parfaite, c’est que le colonel Tiegboro et le colonel Pivi ont été maintenus à leurs fonctions jusqu’à l’avènement du 5 septembre 2021. Pendant 13 ans, les victimes du massacre du 28 septembre 2009 ont été narguées par ces deux colonels », a-t-il regretté.
L’avocat est toujours en train de plaider. Indexant la responsabilité pénale de chacun des accusés, il a indiqué au tribunal que le capitaine Moussa Dadis Camara et le colonel Moussa Tiegboro Camara se sont bel et bien rendus coupables des faits de crimes contre l’humanité. Il continue de développer ses arguments.
